Réduites à servir de force d’interposition entre miliciens druzes et forces tribales sunnites dans le sud du pays, après des affrontements qui ont fait des centaines de morts depuis le 13 juillet, les nouvelles forces de sécurité intérieure syriennes ont à nouveau failli à empêcher des massacres communautaires. Et ce en dépit des promesses de protection adressées par le président Ahmed Al-Charaa aux habitants de la région.
En mars, déjà, les forces de la sécurité générale, la nouvelle police, avaient eu la plus grande peine à mettre un terme aux massacres d’habitants alaouites dans la région côtière, débordées par les factions armées extrémistes sunnites, quand certains de ses membres n’ont pas eux-mêmes prêté main-forte aux assaillants. Née dans l’urgence et la confusion après la chute de l’ancien régime en décembre 2024, la sécurité générale cristallise en partie la méfiance qui s’est instaurée entre les minorités du pays et le nouveau pouvoir.
Dans les heures qui ont suivi la fuite de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, Tarek (qui ne souhaite pas donner son vrai prénom), un coiffeur de 29 ans, et ses voisins du quartier de Dahiya Qadissiya, une banlieue de Damas, se souviennent avoir pris peur : « On voyait des gosses déambuler dans les rues, armés de kalachnikovs trouvées dans les commissariats ou les bases abandonnées par les forces du régime. D’autres, un peu plus vieux, pillaient les propriétés. »
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