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L’Europe est confrontée à un choix historique : forger son avenir numérique ou devenir totalement dépendante des puissances technologiques extérieures. Les récentes visites du vice-président américain J. D. Vance en Europe ont marqué un changement notable dans la coopération transatlantique. La présence symbolique des PDG des Big Tech à l’investiture du président Trump souligne encore davantage le resserrement des liens entre les entreprises technologiques et le pouvoir politique américain.

Aujourd’hui, selon le rapport Draghi sur la compétitivité de l’Europe, plus de 80 % des technologies numériques-clés de l’Union proviennent de l’extérieur, principalement des Etats-Unis et de la Chine. Cette dépendance a été mise en évidence par une récente enquête allemande révélant que 92 % des entreprises cesseraient leurs activités dans les deux ans si les importations numériques venaient à cesser.

Dans cette perspective, Emmanuel Macron a mis en avant la nécessité pour l’Europe de jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), en s’appuyant sur des investissements ciblés dans les infrastructures, la formation des talents et les pôles d’innovation. De même, Ursula von der Leyen plaide en faveur d’un cadre réglementaire fondé sur les valeurs, la confiance et la sécurité européennes. L’Allemagne a récemment approuvé un fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros, étroitement lié au renforcement de la défense européenne, ce qui illustre bien le fait que la souveraineté numérique et la reconstruction militaire de l’Europe doivent progresser de concert.

Si ces annonces sont prometteuses, il manque une coordination entre les nombreuses initiatives à travers le continent. L’idée d’un « EuroStack » a pris de l’ampleur après une conférence internationale au Parlement européen en 2024, et reprend maintenant les conclusions d’un rapport détaillé commandé par la Fondation Bertelsmann et dirigé par la professeure Francesca Bria. Il fournit une feuille de route concrète, qui vise à assurer l’autonomie stratégique de l’Europe en matière d’infrastructure numérique. Cette approche décrit et rend compte des interdépendances entre toutes les couches technologiques, des semi-conducteurs aux espaces de données en passant par l’IA.

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