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Quand il s’est installé, il y a quinze ans, à Koper, une petite ville de Slovénie sur la côte Adriatique, Ivan Loizeau comptait quatre grues de déchargement dans le port de conteneurs. « Actuellement, il y en a huit, témoigne ce Français, qui travaille dans la logistique et est conseiller du commerce extérieur. Le quai a été prolongé une première fois et une nouvelle extension est prévue. Quant aux navires qui viennent jusqu’ici, leur taille a triplé. »

La croissance rapide du port de Koper, porte d’entrée vers des Etats comme la Hongrie, l’Autriche et une bonne partie de l’Europe centrale, reflète l’impressionnant rattrapage économique de la région ces deux dernières décennies. Les usines, notamment allemandes, qui ont ouvert en grand nombre dans ces pays, avaient besoin d’être ravitaillées en pièces détachées et de pouvoir exporter leur production.

Par la même logique, la récession qui a sévi outre-Rhin ces deux dernières années jette un coup de froid sur ladite région. Les volumes au port de Koper devraient stagner en 2024, après un recul en 2023. La Slovénie n’y échappe pas. Le choc est particulièrement visible dans le secteur automobile, qui représente 10 % de l’économie, 40 000 emplois directs et 25 % des exportations nationales.

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« Presque toutes les voitures construites en Europe ont au moins une pièce détachée faite en Slovénie », rappelle Tanja Mohoric, la directrice de ACS, le lobby de la filière. De nombreuses sociétés, souvent très anciennes, produisent des commutateurs, des pots d’échappement ou encore des tiges en acier forgé.

« Concurrence chinoise »

« Le problème est qu’on est situé dans le moyen de gamme de la chaîne de sous-traitants », explique Sergej Simoniti, le directeur de la Coface en Slovénie. Ce sont des produits facilement réplicables ailleurs, qui deviennent moins nécessaires avec la transition vers les véhicules électriques, et sont souvent construits par des entreprises aux reins financiers peu solides. Le sous-traitant allemand Mahle a annoncé, jeudi 10 octobre, plus de 600 suppressions d’emplois en Slovénie. Une partie de la production va être délocalisée en Bosnie, un pays moins cher qui n’appartient pas encore à l’Union européenne (UE).

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Le ministre des finances, Klemen Bostjancic, est parfaitement conscient du problème et ne mâche pas ses mots. « Dans l’automobile, il sera très difficile de vaincre la concurrence chinoise. La bataille semble perdue et la seule façon d’être compétitif sera de se concentrer sur des niches », confie-t-il. Son gouvernement a cependant agi pour sauver l’usine Renault, la plus grande du pays, que la direction envisageait sérieusement de fermer.

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