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Histoires Web samedi, juin 21
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CINÉ + OCS – À LA DEMANDE – SÉRIE

Peu de séries atteignent aujourd’hui l’âge canonique de six saisons. Encensée à sa sortie, La Servante écarlate a, au bout de quelques années, été brocardée pour sa longévité, jugée inutile, ses développements répétitifs et l’irritation générée par son personnage principal, June, et surtout celle qui l’interprète, Elisabeth Moss. Si sa dernière saison, diffusée entre avril et mai, n’a pas renoué avec l’excellence des débuts, la série se révèle pourtant toujours pertinente pour notre lecture d’un monde dont les contours ont profondément changé en huit ans.

Le timing de la série, tirée du best-seller éponyme de la Canadienne Margaret Atwood (publié en 1985), est explosif. Diffusée à partir d’avril 2017, la première saison précède de peu la première investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Inquiets des déclarations d’un président qui considère que les femmes sont bonnes à se faire « attraper par la chatte », les mouvements féministes du pays font de l’uniforme rouge de la servante un signe de ralliement.

A ses débuts, la série cartonne, le public féminin et libéral y voit une mise en garde. A l’époque, on pense que le mandat de Trump est un accident de l’histoire. On se trompe, car la vague réactionnaire est en marche : en 2022, alors que la Cour suprême est désormais dominée par les conservateurs, l’avortement n’est plus protégé par la Constitution. Le recul sur les droits des femmes à disposer de leur corps rapproche dangereusement les Etats-Unis de Gilead, la théocratie qui a remplacé les Etats-Unis dans La Servante écarlate.

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