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L’année 2025 devait être celle d’une révolution dans la prise en charge de la santé mentale, désignée « grande cause nationale » après avoir été si longtemps oubliée des politiques publiques, reléguée au silence ou au traitement des « fous ». Que reste-t-il de ces promesses ? Un slogan accrocheur, des numéros verts, une campagne médiatique et des dispositifs décriés.

Emmanuel Macron a considéré cette thématique à travers le prisme de la communication, en oubliant que la santé mentale s’éprouve, dans l’écoute de la population, la présence auprès des professionnels et le déploiement de moyens concrets et durables. A contrario, ce n’est pas en multipliant les dispositifs que l’on touche aux causes structurelles. Sur le terrain, le constat est très préoccupant.

Chaque année, une personne sur cinq est concernée par un trouble psychique, soit 13 millions de Français. Le suicide reste une des premières causes de mortalité chez les jeunes. L’anxiété a envahi les Français dans un contexte national et international particulièrement préoccupant. La médecine scolaire est toujours dévastée et face à un manque de personnels criant qui rend impossible le suivi des élèves, alors même que le mal-être des jeunes et des étudiants grandit. En témoignent le passage aux urgences psychiatriques en forte augmentation et l’accroissement de la demande de séjours en pédopsychiatrie.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Les jeunes sont désormais plus touchés par les idées suicidaires que la population générale, un mal aux causes profondes

Le délai d’attente moyen pour un premier rendez-vous en centre médico-psychologique se situe entre six mois et un an, et jusqu’à deux ans en pédopsychiatrie. L’accès à un psychiatre est extrêmement compliqué, voire impossible, dans certains territoires ; les dépressions liées au travail explosent et les troubles psychiques sont la première cause d’arrêts maladie de longue durée. Malgré cette réalité, la santé mentale reste peu financée, la psychiatrie recevant une dotation trop faible, eu égard au poids réel des troubles, et l’investissement dans la prévention est minime. Face à ce défi d’ampleur, Emmanuel Macron a laissé s’installer un désert dans lequel un trop grand nombre de personnes se retrouvent sans accompagnement.

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