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Et les gagnants sont… les Chinois ! Au dernier classement de Forbes des cinquante plus grandes entreprises étrangères présentes en Russie, onze viennent du puissant voisin asiatique, avec lequel Vladimir Poutine a promis de lancer une « ère nouvelle » de collaboration. Dans un mois, au sommet des BRICS (regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud et, depuis le 1er janvier, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran), à Kazan, sur la Volga, du 22 au 24 octobre, le chef du Kremlin devrait à nouveau accueillir son « ami » Xi Jinping, le président chinois, pour qui il a confié ressentir « des vibrations personnelles ».

En attendant, les entreprises chinoises ont pris les commandes du top 50. En 2022, avant le début de l’« opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine, les premières sanctions occidentales contre Moscou et le virage vers ses partenaires à l’est et au sud, une seule entreprise chinoise figurait dans ce classement : Huawei.

Aujourd’hui, outre le fabricant d’électroménager et d’électronique Hisense ou la holding de construction CRCC, cette liste est désormais dominée par les constructeurs automobiles. Avec en leader, premier parmi ces cinquante entreprises étrangères, Chery. Son chiffre d’affaires en Russie a quadruplé en 2023 pour atteindre 590 milliards de roubles (plus de 5,8 milliards d’euros) grâce à la vente de quelque 220 000 automobiles sur le marché russe.

Gazoduc mirage

« Les Chinoises débarquent en ville ! », plaisantent de plus en plus les automobilistes, dans les rues de Moscou comme des autres grandes villes à travers le pays. Pour les particuliers, le covoiturage ou les réseaux de taxi, les Chery mais aussi Haval et Geely ont en grande partie remplacé les marques occidentales. Celles-ci ont fermé leurs usines même si, au milieu des embouteillages, Renault, Chevrolet, Volkswagen, Nissan, Kia et Hyundai sont toujours omniprésentes.

Au total, les échanges commerciaux entre Russie et Chine ont atteint en 2023 le chiffre record de 240 milliards de dollars. Avec un projet phare mais bien hypothétique : Force de Sibérie 2, ce gazoduc mirage qui doit fournir au puissant voisin chinois quelque 50 milliards de mètres cubes de gaz russe initialement prévu pour l’Europe. Ce projet est à l’image du partenariat économique déséquilibré entre les deux « amis ».

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Alors que Moscou est devenu en un an de conflit en Ukraine plus dépendant de Pékin, de sa « neutralité prorusse » comme de ses marchés pour compenser les embargos européens, la moitié des exportations de pétrole et de produits pétroliers russes en 2023 ont été expédiées vers la Chine. Et toute l’économie russe s’est réorientée vers le puissant voisin oriental, au risque de se retrouver en position de dépendance et de faiblesse.

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