Friedrich Merz n’est pas encore chancelier – pour cela, les conservateurs de la CDU-CSU doivent encore conclure un accord de coalition avec le Parti social-démocrate (SPD), et leur chef de file se faire élire à la tête du gouvernement par le Bundestag –, mais l’Allemagne a déjà changé et les Européens ont commencé à intégrer cette nouvelle donne. A sa demande, que le chancelier sortant Olaf Scholz (SPD) a relayée auprès de ses homologues lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens à Bruxelles, jeudi 6 mars, les Vingt-Sept ont mandaté la Commission pour qu’elle travaille à de nouvelles mesures de flexibilité budgétaire. Il s’agirait ainsi d’assouplir, au-delà de ce qui est déjà sur la table, les critères du pacte de stabilité et de croissance pour les Etats-membres qui augmentent leurs dépenses militaires.
Mercredi 5 mars, l’ambassadeur d’Allemagne auprès de l’Union européenne (UE), Michael Clauss, a estomaqué ses homologues lorsque, au cours d’une réunion en amont du sommet de jeudi, il a plaidé pour une future réforme des règles budgétaires communautaires. Dans la salle, où on a plus l’habitude de voir Berlin défendre la plus stricte orthodoxie des finances publiques, les rires ont fusé. « Si l’Allemagne a besoin de conseils pour plus dépenser, on peut l’y aider », s’amuse un diplomate européen d’un pays « dépensier ».
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