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Les pays du Sud, synonymes de la crise de la zone euro il y a une décennie, sont devenus les locomotives de la région. L’Espagne devrait connaître une croissance de 2,7 % cette année et la Grèce de 2,2 %. Le Portugal ralentit, mais son rythme reste supérieur à la moyenne de la zone euro, sans doute à 1,6 % en 2024. Même l’Italie n’est plus vraiment le pays à problème qu’il a longtemps représenté. Or, dans le même temps, l’économie allemande stagne depuis deux ans lorsque le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait difficilement progresser de 1,1 % cette année.

Il s’agit en partie d’un simple effet de rattrapage, après l’effondrement de la décennie précédente. Le chômage espagnol, qui avait atteint 27 %, s’est largement résorbé, mais il reste à 11 %. La Grèce, qui a connu une crise plus forte que celle des Etats-Unis pendant la grande dépression de 1929, ne s’est pas vraiment remise du choc : son économie demeure 17 % en dessous du pic de 2007.

Mais la tendance s’est complètement inversée, avec une amélioration qui avait débuté avant la pandémie, et s’est accélérée depuis la fin des confinements. L’excellente santé du tourisme est l’un des facteurs d’explication. Ces pays récoltent aussi les fruits du remède de cheval imposé pendant les années d’austérité. La dérégulation des marchés de l’emploi en particulier a permis de réduire le chômage et d’améliorer la compétitivité de ces économies.

Enfin, la solidarité européenne décidée pendant la pandémie est un facteur-clé. Les pays du Sud touchent graduellement l’argent de l’emprunt commun de 750 milliards d’euros décidé en 2020 (« Next Generation EU »). La Grèce est sur le point de recevoir son troisième versement, portant le total à 17 milliards d’euros, près de 7,5 % du PIB. L’Italie est la grande gagnante en valeur absolue, ayant touché en août son cinquième paiement, portant le total à 112 milliards d’euros, soit un peu plus de 5 % du PIB. Et ces versements vont continuer : près de la moitié de l’enveloppe promise initialement n’a pas encore été déboursée.

Tourisme et immigration dopent l’économie espagnole

L’économie espagnole « avance comme une moto », avait coutume de se féliciter le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, en 2023. Les économistes considéraient alors cette expression exagérée, une partie de la croissance de 2,5 % enregistrée l’an dernier pouvant s’expliquer par un rattrapage tardif, après la chute de 11 % du PIB durant la pandémie.

En 2024, M. Sanchez a troqué son expression fétiche pour une autre : l’économie espagnole avance à présent « comme une fusée », a-t-il lancé en mai, tout sourire. Et même si les économistes émettent quelques réserves sur la qualité des emplois créés comme du modèle productif, et pointent un taux de chômage qui se maintient autour de 11 %, l’évidence s’impose. Le 26 septembre, le gouvernement espagnol a annoncé que le PIB devrait bondir de 2,7 % en 2024, et de 2,4 % en 2025. « L’Espagne fait figure de locomotive économique de la zone euro », n’hésite pas à en conclure Jesus Castillo, économiste chez Natixis, la croissance devant s’y limiter à 0,8 % en 2024 et à 1,1 % en 2025.

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