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Histoires Web mardi, avril 22
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Elle était l’une de ces héroïnes anonymes qui, sans verser de sang, ont joué un rôle primordial face à l’occupant allemand. La résistante Odile de Vasselot est morte lundi à Paris, à l’âge de 103 ans, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mardi 22 avril, auprès de l’ordre de la Libération.

Née le 6 janvier 1922 à Saumur (Maine-et-Loire) dans une famille noble, fille d’un militaire gaulliste fait prisonnier au tout début de la guerre, elle est jeune bachelière le 18 juin 1940 quand elle entend l’appel du général de Gaulle en direct, du château familial du Poitou, et décide qu’il « fa[ut] agir ». « Ce n’était pas possible de ne rien faire avec ces grands étendards qui pendaient avec la croix gammée dessus, les affiches en allemand ou bien les affiches de Vichy… », racontait-elle en 2023 à l’AFP.

Après avoir pris part, le 11 novembre 1940, à la manifestation sur les Champs-Elysées, à Paris, l’un des tout premiers actes publics de résistance en France, elle devient agente de liaison et convoyeuse, à travers le pays, de prisonniers évadés ou d’aviateurs alliés, échappant à plusieurs reprises à l’arrestation.

Elle intègre d’abord le réseau Zéro, sous le nom de code « Danièle », avec pour mission de transporter du courrier entre Paris et Toulouse. Le réseau est démantelé en avril 1943. Mais « Jeanne », d’après son nouveau pseudonyme, rejoint vite une autre organisation, le réseau Comète, avec pour mission de faire traverser la France à des aviateurs alliés tombés en Belgique et leur permettre de regagner la Grande-Bretagne via l’Espagne. Elle participe ensuite en août 1944 à la libération de Paris, après avoir échappé de peu à la mort lors d’une ultime mission d’agente de liaison ; le 4 janvier, elle convoyait dans un train deux Anglais quand la Gestapo surgit dans le compartiment et arrête les aviateurs, qui l’ignorent pour ne pas la compromettre.

Après la guerre, titulaire d’une licence d’histoire à la Sorbonne, elle met cet engagement total au service de Dieu et de l’enseignement, en rejoignant en 1947 la communauté apostolique Saint-François-Xavier. Elle consacre ensuite trente années de sa vie à l’enseignement en Côte d’Ivoire, en enseignant, de 1959 à 1988, à Abidjan, où elle a créé et dirigé le collège-lycée Sainte-Marie.

Revenue en France, Odile de Vasselot, grand officier de l’ordre national du Mérite, commandeur de la Légion d’honneur et médaillée de la Résistance française, avait décidé de transmettre son histoire dans les écoles. « J’ai été “passeur” dans les réseaux [de Résistance] et je continue à être “passeur” [à l’école] », racontait-elle en 2023 à l’AFP, passionnée par son ultime mission : « Transmettre l’amour de la patrie, le refus de l’intolérable, l’empathie, le respect des cultures. »

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Le Monde avec AFP

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