Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, juin 12
Bulletin

Avant même de se hisser sur l’Onada, l’un des trois bateaux de la réserve naturelle marine qui s’étire entre les villages de Cerbère et de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), Frédéric Cadène se doutait qu’en mer, en cette matinée de mai, « il n’y aurait personne ». Trop de vent, trop de vagues : « Avec la tramontane, la réserve se protège toute seule », s’amuse le conservateur, originaire de cette Côte Vermeille aux caps abrupts qui s’avancent dans la Méditerranée. La tenue du gardien des lieux affiche, solennelle, « police de l’environnement », mais, pour l’heure, ses jumelles restent posées dans la cabine de l’embarcation. Inutile d’y recourir pour scruter les criques enchâssées entre les pentes.

Près du cap de l’Abeille, seul le bateau d’un centre de plongée oscille sur l’eau azur, accroché à l’une des bouées « écologiques » installées là pour éviter que les navires n’abîment les fonds, et la biodiversité qu’ils abritent, en s’amarrant. Dans quelques semaines, comme chaque année, des milliers de touristes se presseront aux abords de ce périmètre maritime de 650 hectares et des coteaux striés de vignes qui l’entourent. « Plus on approche de la période estivale, plus la surveillance va s’intensifier, prévient Frédéric Cadène, de la petite cabine de l’Onada, à l’abri des embruns. Nous ne sommes pas sous cloche. »

Frédéric Cadène (à gauche), conservateur de la réserve marine de Cerbère-Banyuls, et Julien Le Cozic, employé de la réserve, lors d'une mission de surveillance, à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), le 15 mai 2025.
Didier Fioramonti, agent de la réserve marine de Cerbère-Banyuls, lors d’une mission de surveillance terrestre à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), le 15 mai 2025. Didier Fioramonti, agent de la réserve marine de Cerbère-Banyuls, lors d’une mission de surveillance terrestre à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), le 15 mai 2025.

La réserve de Cerbère-Banyuls, qui a fêté ses 50 ans en 2024 et projette de s’étendre, interdit la chasse sous-marine et la récolte de fruits de mer, mais la pêche et la plongée sont permises, moyennant le respect de certaines règles et l’obtention d’une autorisation. Elles sont interdites dans une zone de 65 hectares, délimitée par quatre balises jaunes : deux en mer, deux à terre. Dans ce périmètre dit « de protection renforcée », les bateaux peuvent naviguer sans s’amarrer, et les nageurs se baigner entre les roches qui, parfois, affleurent à la surface de l’eau. Mais les autres activités sont prohibées.

Il vous reste 76.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.