L’ambassadeur de Chine en République tchèque a été convoqué, mercredi 28 mai, après une attaque informatique ayant ciblé le ministère des affaires étrangères tchèque. « J’ai convoqué l’ambassadeur chinois pour que la partie chinoise comprenne que de telles activités ont des conséquences graves sur les relations bilatérales », a déclaré le ministre des affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, sur le réseau social X.
Le ministère des affaires étrangères a annoncé, dans un communiqué, que l’attaque avait commencé en 2022 et visait « l’un des réseaux non classifiés » du ministère. Une enquête approfondie sur l’incident, qui a conduit à un haut degré de certitude concernant l’acteur responsable, a été menée par les renseignements tchèques, a précisé le gouvernement.
« L’activité malveillante a été perpétrée par l’acteur d’espionnage informatique APT31 qui est publiquement associé au ministère de la sécurité de l’Etat chinois », a ajouté le ministère. « Nous appelons la Chine à prendre toutes les mesures appropriées pour remédier à cette situation », a dit Prague. Selon Jan Lipavsky, les assaillants avaient été « détectés lors de l’intrusion ».
Le contre-espionnage tchèque avait désigné la Chine comme une menace pour la sécurité dans son rapport annuel de 2024, l’ambassade chinoise cherchant des « informations sur la scène politique » locale.
« Inquiétude croissante »
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a, dans un communiqué, « fermement condamné les activités informatiques malveillantes » et appelé la Chine à « s’abstenir de tels comportements ». L’Union européenne est « prête à prendre de nouvelles mesures » pour « répondre », a-t-elle ajouté, affichant sa « solidarité » envers la République tchèque.
L’OTAN, dont ce pays d’Europe centrale est membre, a dit, dans un communiqué, observer « avec une inquiétude croissante le schéma grandissant » de ces activités chinoises pour « déstabiliser l’alliance ».
Les États-Unis et le Royaume-Uni considèrent que le groupe de hackeurs baptisé APT31 est lié au gouvernement chinois. Des attaques contre des institutions démocratiques lui ont déjà été attribuées par plusieurs pays occidentaux, dont la France. Les Américains affirment que les opérations de piratage appuyées par la Chine sont les plus vastes au monde. Pékin a toujours nié être impliqué, qualifiant les allégations à son encontre d’« infondées ».