La République dominicaine a commencé, vendredi 20 juin, à prolonger le mur frontalier la séparant de son voisin haïtien, une construction initiée en 2021 par le gouvernement de Luis Abinader pour lutter contre l’arrivée illégale de migrants.
La nouvelle section du mur, longue de 13 kilomètres, est en cours de construction dans la province de Dajabon (nord).
Elle portera la longueur totale du mur à environ 170 kilomètres, soit la moitié de la frontière séparant, sur l’île caribéenne d’Hispaniola, la République dominicaine hispanophone et son voisin francophone, pauvre et miné par la violence.
Le ministre de la présidence, Jose Ignacio Paliza, et son homologue de la défense ont dirigé la cérémonie de pose de la première pierre, a précisé le gouvernement, dans un communiqué.
« La clôture périmétrique n’est pas simplement une infrastructure de sécurité mais aussi un symbole de souveraineté, d’intégrité institutionnelle et d’engagement pour la protection du territoire national », a déclaré M. Paliza.
Clôture surmontée de fils barbelés
Le mur, composé d’une base en béton et d’une clôture surmontée de fils barbelés, est une initiative du président Abinader, qui a adopté une ligne dure sur la question migratoire depuis son arrivée au pouvoir en 2020. La construction du mur a débuté l’année suivante.
Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, a été mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d’enlèvements. La violence s’y est intensifiée au cours de l’année écoulée et un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir les violences pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon l’ONU. Environ 500 000 Haïtiens vivent désormais en République dominicaine.
Luis Abinader a remporté un second mandat en 2024 en promettant d’intensifier les expulsions. Au cours des cinq premiers mois de l’année, les autorités dominicaines ont expulsé un peu plus de 143 000 Haïtiens sans papiers, selon des données officielles.