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La R5 dont la commercialisation vient de débuter était promise à prendre la poussière dans un sous-sol du Technocentre de Renault, à Guyancourt (Yvelines). Ignoré par l’ancienne direction, cet exercice de style néorétro a accroché l’œil de Luca De Meo, venu début juillet 2020 découvrir les projets passés et futurs du constructeur dont il avait, la veille, pris officiellement les commandes. Le dirigeant italien, qui avait quelques années auparavant porté la nouvelle Fiat 500 sur les fonts baptismaux, subodorait qu’une réincarnation en voiture électrique de l’ex-star du losange, née en 1972 et produite à neuf millions d’exemplaires, pourrait avoir du succès.

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Quatre années ont passé et la nouvelle R5 est prête. Chez Renault, personne ne doute de son succès. Conçue à rebours des usages – il a fallu créer une plateforme pour s’adapter au style alors que c’est toujours le design qui doit se conformer à l’architecture d’un véhicule – elle a conservé l’équilibre des proportions et la gouaille très seventies du prototype tiré de l’oubli par le patron. On ne sait si cette jolie petite bagnole aux formes rondouillardes fera la carrière d’un best-seller mais elle semble bien née.

Expression la plus marquante de la « Renaulution », vaste chantier de reconquête dans lequel s’est engagé le constructeur français, la R5 a pour mission de redonner du lustre à la marque sur son terrain de prédilection, celui des petites voitures. Une spécialité où Renault n’a guère brillé depuis la première Twingo, ce qui ne rajeunira personne.

Pas de miracle

La R5 joue aussi sur un autre tableau, capital : l’élargissement substantiel de la clientèle des électriques. Renault ne fournit aucun objectif chiffré, mais cette voiture produite dans l’usine de Douai (Nord) n’est pas un modèle de niche. Il doit « faire du volume ». Sous ses formes carrées arrondies, caractéristiques du modèle d’origine, et ses teintes « pop » un peu forcées la R5 s’inscrit en rupture avec la froideur qui caractérise trop souvent l’esthétique des modèles contemporains, électriques comme thermiques. Ses cinq places contenues dans un gabarit restreint (3,92 mètres de long, soit seize centimètres de moins qu’une Zoé) n’en font pas une familiale – ce sera plutôt la mission de la R4 électrique dévoilée au Mondial.

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Selon la version, on peut envisager un usage polyvalent ou principalement périurbain. Deux batteries sont proposées. L’une d’une capacité de 52 kWh pour une autonomie maximale de 410 km et une puissance de 150 ch. L’autre atteint 40 kWh (312 km) pour 120 ch. La R5, dont le poids (1 450 kg tout au plus) reste raisonnable, a calibré ses liaisons au sol, sa direction et son moteur (120 ou 150 ch selon la version) pour donner envie de s’installer à son volant. Mission accomplie car en plus d’être mignonne, la voiture est réactive et confortable. L’habitacle aurait mérité une présentation moins classique, en harmonie avec l’allure extérieure.

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