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La justice a déclaré, mardi 8 avril, la régie publicitaire ferroviaire MediaTransports « fautive » pour avoir refusé la campagne d’affichage du livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche, publié par les éditions Fayard. Le tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce) de Paris a conclu à une « inexécution fautive du contrat » de diffusion publicitaire pour le livre du président du Rassemblement national (RN).
Si les gares doivent « respecter une neutralité politique », « les contraintes » qui pouvaient émaner d’une campagne d’un homme politique étaient connues, a estimé le tribunal dans un jugement consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
MediaTransports, qui exploite les panneaux publicitaires pour le compte de la RATP et de Gares et Connexions (filiale de la SNCF), avait justifié la rupture du contrat par la nature du livre. Mais, à l’exception du visuel, « tous les autres éléments de cette campagne, en particulier le nom de l’auteur et le contexte dans lequel ce livre était publié, étaient connus des signataires du contrat » en octobre 2024, a également estimé le tribunal.
Le président du RN a salué sur X « une belle victoire de la liberté d’expression contre les réflexes totalitaires de la gauche ».
Neutralité politique dans les gares
« Ce jugement vient renforcer la protection des droits et la liberté d’expression », a également déclaré Fayard dans un communiqué. Le tribunal a toutefois débouté Hachette Livre, maison mère de Fayard, de sa demande d’exécution de la campagne sous peine d’amende et a dit ne pas statuer à propos d’une campagne de substitution, comme avancé par l’éditeur à l’audience.
« Le principe de neutralité politique dans les gares est conforté » et « le tribunal rejette la demande d’exécution de la campagne », a réagi auprès de l’AFP Alexandra Lafay, directrice déléguée chargée de la communication chez MediaTransports, estimant que « la condamnation ne porte que sur la procédure » liée à ce refus.
Ce que je cherche est le premier livre d’un responsable du RN à être publié par une grande maison d’édition. Fayard est une filiale du numéro un français de l’édition, Hachette Livre, qui appartient à Lagardère et donc à Vivendi, groupe du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
