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Les tensions entre l’école et les familles évoluent au point de rompre le lien de confiance, pourtant reconnu comme indispensable à la réussite scolaire des élèves. Alors que de nombreux enseignants manifestent un sentiment de solitude face à des parents intransigeants, méfiants voire violents, bon nombre de familles assurent ne pas se sentir prises en considération ni accueillies dans l’institution scolaire. Il est urgent de repenser l’approche.
En 2024, l’enquête du syndicat majoritaire chez les chefs d’établissement du public, SNPDEN-UNSA, a relevé que plus de la moitié des directions d’école considèrent que leurs relations avec les familles se sont détériorées ces dix dernières années. En plus de ce constat alarmant, le ministère de l’éducation nationale a identifié, en 2024, une augmentation des agressions physiques et verbales contre des enseignants. Comment banaliser cette ambiance hostile ?
A Paris, dans certains quartiers aisés, des parents dits « consommateurs » n’hésitent pas à contester les affectations ou à critiquer les méthodes pédagogiques. Dans les quartiers défavorisés, l’école est perçue comme un lieu intimidant pour les familles trop éloignées des codes scolaires. Dans les deux cas, la relation s’affaiblit : trop verticale, conflictuelle ou distante.
Former les enseignants
Mais doit-on s’y résoudre ? Certainement pas. Sur le terrain, de nombreux acteurs éducatifs réinventent d’autres manières de faire. Ils ne procèdent pas par naïveté, mais bien par pragmatisme éclairé. D’ailleurs, la recherche scientifique montre qu’un partenariat équilibré entre les enseignants et les parents favorise les apprentissages, diminue les conflits et consolide le climat scolaire. Au contraire, l’isolement des acteurs porte préjudice aux élèves les plus vulnérables. Concrètement, quelles pistes sont à envisager ?
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