Directrice interrégionale pour l’océan Indien de Météo-France et du centre météorologique régional spécialisé cyclones pour le sud-ouest de l’océan Indien, Céline Jauffret a surveillé le passage du cyclone Chido à Mayotte.
Sur le plan météorologique et par rapport à d’autres phénomènes dans la zone, quelles sont les caractéristiques du cyclone Chido ?
Chido a frappé Mayotte au stade de cyclone tropical intense. C’est un événement très rare pour Mayotte. Le dernier événement comparable date de 1934. Cette intensité n’est toutefois pas exceptionnelle dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien où l’on observe, en moyenne chaque saison, trois systèmes d’intensité équivalente à celle de Chido. En général, le nord du canal du Mozambique est moins souvent touché que la partie sud ou la partie océanique à l’ouest de Madagascar.
La trajectoire est-ouest de Chido ne l’a pas amené à frapper la côte est de Madagascar, ce qui l’aurait affaibli. Il a contourné Madagascar par le nord. A Mayotte, des rafales de 226 km/h ont été enregistrées à l’aéroport, en Petite-Terre, et de 194 km/h à la station de Coconi, sur les hauteurs de Grande-Terre, avant que les équipements de relevé ne soient endommagés. Plus de 100 millimètres de pluie sont tombés entre 6 heures et 18 heures, samedi 14 décembre. Les vagues mesuraient entre 5,30 et 7,30 mètres au nord-ouest de l’île, hors lagon. Si ce système de relative petite taille était passé seulement 50 kilomètres plus au sud ou plus au nord, les impacts sur Mayotte auraient été nettement plus anecdotiques.
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