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Ses propos ont vite été démentis par son interlocutrice. Après s’être entretenu avec Claudia Sheinbaum, le président élu américain, Donald Trump, a assuré, mercredi 27 novembre, que la présidente mexicaine avait accepté de « stopper l’immigration » clandestine en direction des Etats-Unis. Ce que cette dernière a infirmé, en rappelant que la position du Mexique « n’est pas de fermer les frontières ».

Evoquant « une merveilleuse conversation avec la nouvelle présidente du Mexique », Donald Trump a écrit que Mme Sheinbaum venait d’« accept[er] de mettre un terme à l’immigration à travers le Mexique et en direction des Etats-Unis, [en] fermant ainsi notre frontière sud », sur sa plateforme Truth Social, à l’issue de leur conversation téléphonique. « Le Mexique va empêcher les gens de se rendre à notre frontière sud, et ce dès maintenant », a-t-il poursuivi dans un autre message, assurant que cela contribuerait « grandement à mettre un terme à l’invasion illégale des Etats-Unis ».

Mais ces propos ont été rapidement contredits par la présidente mexicaine, sur le réseau social X. Au cours de l’échange avec M. Trump, « j’ai expliqué la stratégie globale que le Mexique a suivie pour faire face au phénomène migratoire. (…) Nous réitérons que la position du Mexique n’est pas de fermer les frontières, mais de construire des ponts entre les gouvernements et entre les peuples », a écrit Claudia Sheinbaum.

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Plus tôt, la dirigeante de gauche avait précisé avoir eu une « excellente discussion » avec le républicain sur les sujets de la sécurité et de l’immigration. « Nous avons abordé la stratégie mexicaine face au phénomène de la migration », a-t-elle écrit sur X, déclarant avoir dit à son interlocuteur « que les caravanes [de migrants] n’arrivent pas à la frontière nord [entre le pays et les Etats-Unis] parce qu’elles sont prises en charge au Mexique ».

Menace de guerre commerciale

Donald Trump, qui avait fait campagne en 2016 en promettant de construire un mur le long de la frontière mexicaine, a répété tout au long de la campagne présidentielle une rhétorique violente envers les migrants, les accusant d’empoisonner « le sang » américain, et a promis de mettre fin à ce qu’il qualifie d’« invasion ».

Cet appel téléphonique survient, par ailleurs, quelques jours après que le tribun républicain a menacé le Mexique, le Canada et la Chine d’une forte hausse des tarifs douaniers. Le président élu a confirmé lundi sa volonté d’« imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25 % sur TOUS les produits entrant aux Etats-Unis », dès le 20 janvier, jour de son investiture. « Cette taxe restera en vigueur jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays ! », a-t-il ajouté.

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La devise mexicaine tombée mardi à son plus bas niveau depuis vingt-huit mois en réaction à ces annonces, a rebondi fortement mercredi. Des caravanes de migrants venues de plusieurs pays d’Amérique du Sud ou centrale traversent le Mexique pour rejoindre par voie terrestre les Etats-Unis.

Avant cet appel téléphonique, la présidente mexicaine avait prévenu son futur homologue américain des conséquences de ses annonces-chocs : « Président Trump, ce n’est pas par des menaces ou des tarifs douaniers que vous allez arrêter le phénomène de l’immigration, ni la consommation de drogue aux Etats-Unis », avait-elle déclaré dans une lettre.

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Claudia Sheinbaum avait menacé le républicain d’augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains, déplorant que cette guerre commerciale menace la compétitivité, l’inflation et l’emploi en Amérique du Nord. « Je suis sûre qu’il va y avoir un accord avec les Etats-Unis et le président Trump », avait assuré Mme Sheinbaum.

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Lutte contre le trafic de fentanyl

Les Etats-Unis se « tireraient une balle dans le pied » avec l’augmentation des tarifs douaniers de 25 % sur les exportations mexicaines, a estimé mercredi le ministre de l’économie mexicain, Marcelo Ebrard. « L’impact sur les entreprises serait énorme », a-t-il ajouté devant la presse, estimant que 400 000 emplois seraient menacés aux Etats-Unis. Le Mexique, dont plus de 83 % des exportations partent aux Etats-Unis, est membre de l’accord de libre-échange d’Amérique du Nord avec les Etats-Unis et le Canada (AEUMC).

Au cours de leur appel, la présidente mexicaine a également dit avoir parlé à son futur homologue d’un renforcement de « la collaboration sur les questions de sécurité » et d’une campagne menée au Mexique « pour prévenir la consommation du fentanyl ». Donald Trump a, quant à lui, évoqué une discussion sur « ce qui peut être fait pour stopper l’afflux de drogue aux Etats-Unis, ainsi que la consommation de cette drogue par les Américains ».

Le fentanyl est une drogue de synthèse « environ 100 fois plus puissante que la morphine et 50 fois plus puissante que l’héroïne », d’après l’Agence américaine antidrogue (DEA). Selon Washington, le fentanyl, souvent produit au Mexique avec des composés chimiques venus notamment de Chine, provoque plus de 70 000 morts par overdose chaque année sur le sol américain.

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Le Monde avec AFP

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