La présidente péruvienne, Dina Boluarte, a été destituée dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre, par un vote majoritaire du Parlement, à la suite de plusieurs motions en ce sens déposées au cours de la journée par les principales forces politiques de l’Assemblée. « La destitution de la présidente a été approuvée », a annoncé le président du Parlement, José Jerí, à l’issue d’une courte session à laquelle la cheffe de l’Etat ne s’est pas présentée.
Les principales forces politiques du Parlement ont déposé au cours de la journée de jeudi cinq motions de destitution. L’examen de quatre d’entre elles a été approuvé à la majorité par le Parlement. Les motions invoquent une « incapacité morale permanente » de la présidente à exercer ses fonctions, selon les documents lus à l’ouverture de la session parlementaire.
Dina Boluarte, 63 ans, avait déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans qu’aucune n’aboutisse jusqu’à présent.
Une présidence fragilisée par les scandales et la violence
Le Pérou traverse la pire période d’instabilité politique de son histoire moderne, avec six présidents en près de neuf ans. Arrivée au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts, Dina Boluarte connaît une impopularité record.
Son mandat est par ailleurs entaché par plusieurs affaires, dont le scandale du « Rolexgate », portant sur des montres et bijoux de luxe qu’elle n’aurait pas déclarés, et une rhinoplastie pratiquée en juillet 2023 gardée secrète alors que la loi l’obligeait à en informer le Parlement.
Ces dernières semaines, les manifestations contre le gouvernement se sont multipliées à Lima face à la vague d’extorsions et de meurtres attribués au crime organisé.