L’amateur de dessin préférera toujours l’original à la reproduction. L’œil collé aux murs des musées ou des galeries, il aime déceler les coups de crayon que la gomme n’a pas effacés, repérer les repentirs, apprécier les variations d’un encrage. Rien de tout cela n’est possible à la rétrospective que la Bibliothèque nationale de France (BNF) François-Mitterrand consacre à Gébé (1929-2004) jusqu’au 19 octobre, mais l’esthète ne boudera pas son plaisir pour autant.
Dépourvu de la moindre pièce originale (l’espace imparti, l’allée Julien-Cain, ouverte au public, ne répond pas aux normes de protection des œuvres), le parcours valorise, en revanche, la dimension purement fonctionnelle du dessin adapté aux journaux : sa capacité à faire rire, à bousculer ou à envoyer « un coup de poing dans la gueule » du lecteur, comme le disait François Cavanna (1923-2014), dont Gébé fut le fidèle compagnon de route.
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