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Il n’y aura pas de 13 mai bis. L’Etat, surpris par l’ampleur des violences qui ont dévasté l’archipel il y a quatre mois, en fait la promesse. Le couvre-feu, assoupli ces dernières semaines, a été durci : jusqu’à mardi 24 septembre, les Néo-Calédoniens ont interdiction de circuler entre 18 heures et 5 heures du matin. La vente d’alcool à emporter est également prohibée, tout comme les rassemblements.

« Il y aura six mille policiers, gendarmes et militaires sur le terrain. C’est sept fois les effectifs dont nous disposions le 13 mai », souligne Théophile de Lassus, le directeur du cabinet du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Des « colonnes de déblaiement » se tiendront également prêtes à détruire d’éventuels barrages.

La tribu de Saint-Louis, où deux hommes ont été tués, jeudi 19 septembre, au cours d’une opération de gendarmerie, et les quartiers sensibles de Nouméa « feront l’objet d’une attention particulière », selon les autorités. Pour autant « rien ne permet aujourd’hui d’affirmer qu’un regain de violence va avoir lieu le 24 septembre », estime Théophile de Lassus.

Officiellement « Fête de la citoyenneté » depuis 2004, la journée, fériée dans l’archipel, marque la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, en 1853. Ce jour-là, à Balade, sur la côte est de la Grande Terre, l’amiral Auguste Febvrier-Despointes levait pour la première fois les couleurs tricolores sur le territoire. Pendant longtemps, la Nouvelle-Calédonie a célébré chaque 24 septembre le « rattachement à la France », terme éludant la question de la colonisation. Avec l’émergence de la revendication indépendantiste dans les années 1970, la commémoration est contestée. En 1974, une contre-manifestation est réprimée. A compter de ce jour, les indépendantistes parleront de « jour de deuil du peuple kanak ».

Calme très précaire

Aucun appel à manifester n’a été lancé par le camp indépendantiste pour le 24 septembre. Seuls les grands chefs coutumiers réunis au sein de l’association Inaat Ne Kanaky entendent prononcer une « déclaration unilatérale de souveraineté » sur les chefferies, au cours d’une cérémonie qui se déroulera sur l’île de Maré.

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Mais le calme reste très précaire dans l’archipel, et la mort, jeudi, de Samuel Moekia et Johan Kaidine, portant à treize le nombre total de décès depuis le début des violences, a ravivé les tensions. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu dans les quartiers sensibles de Nouméa et de sa banlieue. « On a eu affaire à des groupes de quatre à cinq personnes, quinze au maximum. Rien à voir avec les milliers de jeunes qui sont descendus dans la rue le 13 mai », souligne Jean-Marie Cavier, le directeur territorial de la police nationale. La colère gronde aussi hors de l’agglomération. A Bourail, la grande case qui marque l’entrée du domaine de Deva, appartenant à la province Sud, collectivité dirigée par la cheffe de file loyaliste Sonia Backès, a été incendiée.

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