Quarante-sept ans et huit mois après son lancement, Voyager 1 n’en finit pas de repousser les limites du possible. Actuellement distante de 24,88 milliards de kilomètres de la Terre, soit 166 fois la distance Terre-Soleil, Voyager 1 est l’objet d’origine humaine le plus éloigné de la Planète bleue. La mythique sonde de la NASA, lancée en 1977 avec sa jumelle, Voyager 2, devrait voir sa mission prolongée encore un peu plus longtemps, depuis que les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) ont annoncé, le 14 mai, avoir réussi à raviver à distance un propulseur critique pour la survie de la sonde.
Car, pour s’orienter, celle-ci se sert de la position des étoiles, qu’elle est capable de lire en contrôlant son roulis, c’est-à-dire sa rotation sur elle-même par rapport à l’axe de son antenne, par le biais de deux propulseurs (un principal et un de secours).
Avec le temps, les résidus de carburant ergol déposés après chaque mise à feu ont progressivement obstrué les fins tuyaux d’arrivée dans le propulseur principal, ce qui avait contraint les ingénieurs à basculer les deux sondes, 1 et 2, sur leurs propulseurs secondaires de roulis, de manière à les maintenir pointées sur leurs étoiles guides. Mais le propulseur d’appoint s’est à son tour progressivement « encrassé », ce qui a laissé l’équipe au sol à court de solutions, d’autant que le dispositif principal est tombé en panne en 2004 – les ingénieurs de l’époque ont estimé que cette dernière était « probablement irréversible ».
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