La sixième motion de censure à laquelle a échappé le premier ministre, François Bayrou, aurait dû passer sous les radars, mercredi 19 février. Elle devait surtout permettre au PS de se ressouder, et de se réaffirmer dans l’opposition d’un gouvernement qu’il a refusé de renverser pendant l’examen du budget, mais elle a exacerbé les tensions comme jamais avec ce gouvernement.
Les socialistes reprochaient en particulier à François Bayrou d’avoir employé l’expression de « submersion » migratoire, reprenant « les mots funestes de Jean-Marie Le Pen ». Dans leur viseur également : le débat sur le droit du sol suggéré par le garde des sceaux, Gérald Darmanin, le soutien du gouvernement à un texte Les Républicains (LR) restreignant ce droit à Mayotte, ou encore l’adoption à l’Assemblée nationale d’un texte sur la justice des mineurs. Le texte évoquait aussi l’affaire des violences à Notre-Dame de Bétharram, estimant que « le premier ministre ne peut se soustraire aux interrogations légitimes des victimes et de leurs proches, de la représentation nationale et de la presse ».
« Et voilà la motion de censure la plus cousue de fil blanc de toute l’histoire parlementaire », a lancé d’emblée François Bayrou, sourire en coin, à la tribune mercredi, qualifiant également l’initiative de « motion de censure à blanc », ou « pour faire semblant ». Le groupe socialiste s’agite, s’indigne, jusqu’à quitter l’Hémicycle. « C’est la première fois que je vois un parti (…) quitter l’Assemblée pendant la discussion de sa motion de censure », a ironisé le premier ministre, suscitant des applaudissements à droite et sur les bancs du Rassemblement national (RN).
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