Claire Malroux, poète, essayiste et traductrice, est morte le 4 février à Sèvres (Hauts-de-Seine), à 99 ans. « Elle aura travaillé presque jusqu’à son dernier souffle », confie au Monde l’éditeur Antoine Jaccottet, qui n’a appris la nouvelle que mercredi 26 mars. Ce dernier a publié dans sa maison d’édition, Le Bruit du temps, les derniers livres de l’écrivaine : des traductions de poèmes de la Britannique Elizabeth Barrett Browning (1806-1861) et de l’Américain Henri Cole, ainsi que son ultime recueil, Météo Miroir (2020), écrit entre 2013 et 2018. Dans ce livre crépusculaire, Claire Malroux interrogeait le temps, dans tous les sens du mot. « Le temps est à notre image, quelque chose de nu, sans gloire, /traversant notre sommeil en fleuve aveugle », écrivait-elle.
Claire Malroux est née le 3 septembre 1925 à Albi, sous le nom de Josette Andrée Malroux, dont elle changera en commençant à écrire. C’est en 1936 que sa famille quitte le sud de la France pour rejoindre Paris, quand son père Augustin Malroux est élu député sous le Front populaire. Le 10 juillet 1940, le socialiste fait partie des 86 parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs à Pétain (1856-1951). Entré dans la Résistance, il est arrêté et interné, et meurt au camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945.
Il vous reste 69.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.