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Histoires Web vendredi, janvier 17
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Tout d’abord un souvenir, comme une brûlure, celui du tout début de Sailor et Lula (1990), son cinquième long-métrage. Une allumette en gros plan s’embrase pour déclencher un immense brasier qui s’étend sur toute la surface du cadre Cinémascope, ouverture inoubliable pour un road-movie frénétique qui n’était lui-même rien d’autre qu’un formidable incendie. Trente-cinq ans plus tard, c’est sur fond d’un autre embrasement que survient, jeudi 16 janvier, la mort brutale de son réalisateur David Lynch à l’âge de 78 ans, chassé de sa maison de Laurel Canyon par les flammes qui ravagent depuis quelques jours le secteur de Los Angeles. On savait depuis novembre 2024 le cinéaste atteint d’un emphysème pulmonaire, hérité de ses longues années de tabagisme ininterrompu, une obstruction des voies respiratoires qui aura finalement eu raison de lui.

La perte est immense. Dans la hiérarchie du cinéma indépendant américain moderne, à la catégorie génie, il n’y en a pas légion. Assez sûrement, John Cassavetes, Monte Hellman, David Lynch. Tous ont joué avec le feu, tous s’y sont brûlés. A cet égard, l’ouverture de Sailor et Lula répond directement à l’iconique plan de clôture de Macadam à deux voies d’Hellman, dans les flammes duquel se consume en même temps que la pellicule l’utopie américaine.

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