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FRANCE 5 – LUNDI 23 SEPTEMBRE À 21 H 05 – MAGAZINE

Alors que l’Europe centrale vient de subir des inondations meurtrières et que le Portugal est ravagé par une cinquantaine de feux de forêt, le sujet inaugural de la collection « Zone d’impact », sur le lien entre la Méditerranée et le changement climatique, se retrouve au cœur de l’actualité.

Présenté par la journaliste Chloé Nabédian, ce magazine propose en effet de se donner le temps et de revivre deux drames : les inondations de la vallée de la Vésubie, dans les Alpes-Maritimes, le 6 octobre 2020, et les incendies du massif des Maures, dans le Var, le 6 août 2021. Deux catastrophes suffisamment anciennes pour qu’élus, pompiers, victimes et scientifiques aient eu le temps de tirer les leçons de ce qu’ils ont vécu.

Hydrologues et météorologues ont ainsi pu révéler une origine commune : le dérèglement du courant-jet, qui oscille dans la partie supérieure de l’hémisphère Nord. Ils ont aussi montré que les fortes chaleurs provoquent une évaporation accrue de la mer qui, en s’élevant au contact de l’air froid, se transforme en pluies intenses. A cela s’est ajoutée une accumulation inédite d’épisodes météorologiques spécifiques.

La « règle des trois 30 »

Deux jours avant le 6 octobre 2020, une tempête dans l’océan Atlantique va ainsi intensifier les précipitations à Saint-Martin-Vésubie. En trois heures, le village est coupé du monde. Le maire, Ivan Mottet, une habitante, Laetitia Carton, son fils, Nino Segapelli, et son père, pompier volontaire, relatent la peur, sur des images prises au smartphone.

A l’heure du bilan (10 morts, 8 disparus, 161 maisons détruites, des millions d’euros de dommages) suit celle de la reconstruction, menée par l’architecte Eric Daniel-Lacombe − passionnant –, qui devra, lui aussi, prendre le temps du dialogue pour faire accepter par tous des solutions raisonnables et durables.

On retrouve le même déroulé, « heure par heure », pour le 16 août 2021. Ce jour-là, il fait près de 40 °C dans le Var. Or, une température de plus de 30 °C, un vent de plus de 30 kilomètres-heure et une hygrométrie inférieure à 30 %, c’est ce que les pompiers appellent la « règle des trois 30 », synonyme d’un risque maximal d’incendie.

L’événement déclencheur sera toutefois, « comme dans 90 % des cas, d’origine humaine », souligne Chloé Nabédian. Puis des phénomènes inédits vont s’enchaîner, dont une « saute de feu » de 2 kilomètres et une vitesse de progression des flammes jamais vue. Eric Grohin, contrôleur général SDIS 83, un organisme chargé de la prévention, de la protection et de la lutte contre les incendies dans le Var, relate chaque phase devant des images impressionnantes. En filigrane, il justifie quelques décisions, que l’on devine mal comprises à l’époque.

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Les récits des victimes reflètent l’inconscience du début, la panique et l’entraide : à Grimaud (Var), où Laura possède un ranch ; à Cogolin, où la famille de Pierre Audemard exploite un domaine viticole depuis le XVIe siècle ; au camping de Sophie Grenouilloux, à La Mole. En quatorze heures, ils vont tout perdre.

Après de tels drames, il y a trois possibilités, explique l’universitaire Thomas Lebourg : « Accepter, partir ou, ce qui est le mieux, s’adapter. » Ce qui permet, selon lui, d’accepter de « vivre avec le risque ». Dans la commune voisine, le maire de La Garde-Freinet, Thomas Dombry, en arrive à la même conclusion : apprendre à « vivre avec le risque ».

La Méditerranée au cœur du changement climatique, réalisé par Charles Bourla et Wilfrid Garcette, présenté par Chloé Nabédian (Fr., 2024, 90 min).

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