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Histoires Web dimanche, octobre 12
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Entre la bourgade sunnite de Khattab et le village alaouite d’Arzé, que sépare une étendue de pêchers dans la campagne de Hama, plane le spectre de massacres confessionnels perpétrés en représailles aux crimes commis par le régime Al-Assad durant la guerre civile en Syrie. A Khattab, l’omerta règne sur l’identité du commando responsable de la mort de huit hommes d’Arzé, le 31 janvier. Le 7 mars, alors que la minorité alaouite, dont le clan Al-Assad était issu, était la cible de massacres sur la côte, une autre offensive sanglante dans le village a fait 24 morts, dont deux femmes.

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Personne, à Khattab, ne s’en émeut. « Nous ne savons pas qui a massacré les habitants d’Arzé, mais eux ont fait du tort à tout le monde », lâche Abdelbassat Tami, 60 ans, l’un des deux mokhtars (« édiles ») de la ville. Ici, les habitants ont payé très cher leur soutien à la révolution lancée contre Bachar Al-Assad, en mars 2011 : 415 morts, 200 disparus et des milliers de déplacés, victimes des milices prorégime.

Aujourd’hui, l’espoir de justice s’est évanoui : les chefs de milice ont fui, en Irak ou au Liban ; des dizaines d’anciens chabihas – les nervis du clan Al-Assad – errent dans la région ; parmi une cinquantaine de suspects arrêtés, seuls cinq sont en prison. Le désir de vengeance est palpable, mais peu l’expriment ouvertement, alors que le président de transition, Ahmed Al-Charaa, a promis de poursuivre les responsables des tueries à Arzé, qualifiées d’actes « criminels » et « illégaux ».

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