Le Parlement letton a voté, mercredi 16 avril, en faveur de la sortie du pays de la convention internationale interdisant les mines antipersonnel. Depuis l’agression russe contre l’Ukraine en 2022, les pays limitrophes de la Russie craignent que Moscou ne les prenne aussi pour cible.
« Le retrait de la convention d’Ottawa donnera à nos forces armées une marge de manœuvre en cas de menace militaire [et] leur permettra d’utiliser tous les moyens possibles pour défendre nos citoyens », a déclaré dans un communiqué, après le vote, Inara Murniece, la présidente de la commission parlementaire des affaires étrangères.
Le Parlement a approuvé la sortie du traité à une large majorité. La décision doit entrer en vigueur six mois après que la Lettonie en aura officiellement informé les Nations unies.
La Norvège, seul pays frontalier de la Russie adhérant au traité
En mars dernier, la Pologne et les trois Etats baltes – Lituanie, Lettonie, Estonie – ont déclaré qu’ils devraient quitter la convention pour des raisons de sécurité, suivis de la Finlande. La décision des cinq pays laisse la Norvège comme le seul pays de l’OTAN frontalier de la Russie qui fait toujours partie du traité. Le 2 avril, Oslo a déclaré qu’elle ne renoncerait pas à la convention et a critiqué la Finlande pour sa décision.
La convention d’Ottawa de 1997 interdit l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Elle a été ratifiée par plus de 160 pays. La Russie, les Etats-Unis et la Chine n’ont pas adhéré à la convention.
Les mines antipersonnel, posées manuellement ou dispersées par des roquettes ou des obus, sont utilisées pour dissuader des adversaires ou la population d’accéder à certaines zones. Déclenchées au contact ou à proximité d’une personne, elles peuvent tuer ou provoquer de graves blessures. Ces mines restent souvent actives après un conflit, empêchant ainsi le retour des populations.
Plusieurs organisations ont déploré ces annonces sur le retrait de la convention d’Ottawa. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait qualifié ces décisions de « dangereux recul pour la protection des civils dans les conflits armés ». « Les Etats qui se retirent de ces traités risquent d’éroder des protections vitales et menacent des décennies d’efforts mondiaux visant à éradiquer ces armes inhumaines », a averti le CICR, au début du mois d’avril.
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Selon l’Observatoire des mines, le nombre de personnes tuées ou blessées par les mines et les « restes explosifs de guerre » (les munitions non explosées, telles que les obus d’artillerie ou de mortier, les grenades, les bombes et les roquettes, abandonnées après un conflit armé) est passé d’environ 25 000 en 1997, l’année de l’adoption de la convention, à moins de 5 800 en 2023, et des millions de mines ont été détruites dans le monde.