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Histoires Web mercredi, mars 19
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La justice française a émis un avis défavorable, mercredi 19 mars, aux six demandes d’extradition vers l’Algérie d’Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’industrie et des mines de 2014 à 2017 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, mettant définitivement fin à cette procédure.

Evoquant les « conséquences d’une gravité exceptionnelle » que pourrait avoir cette extradition en raison de « l’état de santé et de l’âge » de M. Bouchouareb, 72 ans, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a estimé que cela porterait atteinte à l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme et à l’article 5 de la convention d’extradition franco-algérienne de 2019.

L’Algérie réclamait depuis près de dix-huit mois l’extradition de M. Bouchouareb, désormais installé dans les Alpes-Maritimes, afin qu’il exécute cinq peines d’emprisonnement de vingt ans chacune et afin de le poursuivre dans un sixième dossier d’infractions économiques et financières.

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« Purges » de l’après-Bouteflika

La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a donc suivi le réquisitoire du parquet, qui s’était opposé à cette demande d’extradition à l’audience du 5 mars : « L’éloignement de M. Bouchouareb, gravement malade, ferait courir à celui-ci, si ce n’est un risque de vie, [un risque] de déclin rapide et irréversible de son état de santé », avait estimé l’avocat général, Raphaël Sanesi de Gentile.

MAnne-Sophie Partaix, avocate de l’Algérie, avait, elle, estimé que les autorités judiciaires avaient, le 13 février, « donné les garanties nécessaires » à la justice française : « M. Bouchouareb a volé de l’argent aux Algériens, il a été condamné et doit répondre de ses actes », avait-elle insisté. Sans succès donc.

« L’aspect politique [de cette demande d’extradition] crève les yeux. Si on envoie M. Bouchouareb en Algérie, c’est pour y mourir », avait plaidé son avocat, MBenjamin Bohbot, évoquant deux anciens premiers ministres et plusieurs membres du gouvernement condamnés en 2020 à de lourdes peines de prison. Me Bohbot a toujours présenté son client comme une victime des « purges » de l’après-Bouteflika, contraint à la démission par le mouvement populaire de contestation du Hirak, en avril 2019.

Lire le récit (2023) | Article réservé à nos abonnés Du Hirak à la répression, l’Algérie bascule dans une nouvelle ère

Le Monde avec AFP

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