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Trente-neuf jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, onze jours après le second tour des législatives qui a vu la défaite du camp présidentiel, Emmanuel Macron est toujours à l’Elysée, Gabriel Attal est toujours à Matignon, et Yaël Braun-Pivet est toujours au perchoir.

La députée (Ensemble pour la République, EPR, ex-Renaissance) des Yvelines a été réélue, jeudi soir 18 juillet, présidente de l’Assemblée nationale au troisième tour, avec 220 voix contre 207 pour l’élu communiste (PCF) du Puy-de-Dôme André Chassaigne, son principal rival, représentant le Nouveau Front populaire (NFP). Entre-temps, la coalition présidentielle a obtenu moins de 15 % aux élections européennes, 20 % au premier tour des élections législatives anticipées et perdu plus de 80 sièges au second.

Cette nouvelle donne politique paraît n’avoir jamais existé quand Yaël Braun-Pivet s’élance vers le perchoir, jeudi, peu avant 21 heures. Sur son chemin, elle embrasse le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, puis le secrétaire général de l’Assemblée nationale et de la présidence, Damien Chamussy. Seuls les élus du bloc central, de La Droite républicaine (DR, ex-Les Républicains, LR) et une partie du Rassemblement national (RN) applaudissent la nouvelle présidente. Les élus du NFP, pour leur part, restent interdits au fond de leurs sièges.

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Visiblement émue, Yaël Braun-Pivet improvise une prise de parole pour rompre le malaise manifeste lié à l’annonce de sa réélection. La députée des Yvelines appelle à apporter « de nouvelles solutions » aux Françaises et aux Français via « de nouvelles méthodes ». « C’était le discours d’il y a deux ans », tempête peu après, dans la salle des Quatre-Colonnes, le président du groupe socialiste, Boris Vallaud.

Le député doyen de l’Assemblée nationale, José Gonzalez (Rassemblement national), préside la séance d’ouverture de la XVIIᵉ législature, au Palais-Bourbon, à Paris, le 18 juillet 2024.

Les « nouvelles méthodes » évoquées jeudi font écho au « nouveau chapitre » que la présidente de l’Assemblée nationale voulait ouvrir il y a deux ans. « Nous devons nous entendre, nous devons coopérer, nous devons être capables de rechercher des compromis, nous devons être capables de dialoguer, de nous écouter et d’avancer », a-t-elle affirmé jeudi soir. Lors de son accession au perchoir, en 2022, elle assurait déjà que « les Français nous enjoignent de travailler ensemble, de débattre plutôt que de nous battre. (…) Ce dialogue sera la fondation sur laquelle nous pourrons bâtir du consensus, des compromis ».

La logique des trois blocs est confirmée

Entre ces deux discours, une législature chaotique, rythmée par les séances électriques. Une ambiance qui s’est retrouvée lors de cette séance inaugurale d’ordinaire convenue. Lors du discours de Yaël Braun-Pivet, qui s’est félicitée de la forte participation lors des élections législatives, la députée (La France insoumise, LFI) de Paris Sophia Chikirou lui a lancé : « Ils n’ont pas voté pour vous, les Français ! »

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