Une parenthèse enchantée : c’est ainsi que Donald Trump envisage la brève entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Iran. Mission accomplie, célébration des pilotes des bombardiers, dénonciation des médias critiques : le président américain ne veut entendre aucune nuance ou réflexion pessimistes. Les bombardements du 21 juin contre trois sites nucléaires ont été rapidement suivis par une réponse télégraphiée et inoffensive de Téhéran, puis par un cessez-le-feu. L’avenir ? Le flou règne. Donald Trump a parlé d’une rencontre bilatérale imminente avec l’Iran, dont on ne sait rien. Il mise sur l’instinct de survie du régime théocratique pour qu’il renonce, sous pression diplomatique et militaire, à tout enrichissement d’uranium, en échange d’une possibilité inédite de développement économique et d’un programme nucléaire civil encadré. « Ils sont épuisés, a assuré le président le 27 juin. La dernière chose à laquelle ils veulent penser est le nucléaire. Vous savez à quoi ils pensent ? Ils pensent à demain, comment vivre au milieu de cette pagaille. »
On l’a vu dès son premier mandat : Donald Trump cultive un engagement à la fois sincère et intéressé en faveur d’un Moyen-Orient reconfiguré. Celui-ci tournerait le dos aux querelles religieuses et politiques, aux guerres sans fin. Il s’épanouirait dans le commerce, l’exploitation de l’énergie et les projets immobiliers. Cette vision suppose d’achever le chapitre, écrit en lettres de sang, des cycles de violence post 7-Octobre dans la région, à commencer par Gaza. Si elle fait peu de cas de l’histoire et des blessures des peuples, elle nécessite de traiter, même de façon minimaliste, la question palestinienne. Elle passe ensuite par un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. C’est la clé de voûte de tout, pense le président américain, et notamment de son prix Nobel de la paix tant désiré.
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