Le supermarché Asda de Tottenham, un quartier défavorisé du nord-est de Londres, n’a pas fière allure en ce jeudi soir printanier. Des sachets de pain de mie ont été éventrés. Le rayon des produits laitiers est pratiquement vide. Deux bambins jouent à se pourchasser avec un chariot, sous le regard désapprobateur d’une employée. Mais les prix sont imbattables : 1 kilogramme de poires pour 99 pence (1,16 euro), 15 œufs pour 2,73 livres sterling et six yaourts pour 85 pence. Troisième plus grande chaîne de supermarché du pays, Asda s’adresse en priorité aux petits budgets.
Fin mars, elle a accru la pression sur ses concurrents en annonçant qu’elle allait baisser le prix de 1 500 produits, après avoir déjà procédé à des réductions sur 8 500 biens depuis le début de l’année. Les démarques s’élèvent à 22 % en moyenne et atteignent 45 % sur certains produits, a affirmé le président exécutif, Allan Leighton, précisant que la firme était prête à absorber une chute « matérielle » de ses profits pour creuser l’écart avec ses compétiteurs.
Et c’est bien une guerre des prix qu’Asda a déclenché dans les étals des supermarchés britanniques. Fin avril, le numéro deux, Sainsbury’s, a annoncé à son tour des réductions sur plus de 100 produits et de nouvelles promotions financées par un investissement de 1 milliard de livres. Tesco, la plus grande chaîne de supermarchés du pays, a prédit un bénéfice amputé de jusqu’à 400 millions de livres en 2025 en raison de « l’intensification de la compétition » entre les détaillants, selon son directeur général, Ken Murphy.
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