Mardi 7 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser d’une somme de 20 000 euros la victime d’un refoulement illégal vers la Turquie. Athènes a toujours démenti avoir recours à cette pratique, contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés.
Le 4 mai 2019, la ressortissante turque, nommée « A.R.E » dans l’arrêt de la Cour de Strasbourg, est arrêtée dans le village de Nea Vyssa, dans la région grecque de l’Evros, alors qu’elle venait de traverser la frontière avec la Turquie et qu’elle s’apprêtait à rencontrer un avocat pour déposer sa demande d’asile. A.R.E avait été condamnée, quelques mois auparavant, à six ans et trois mois de prison en Turquie pour appartenance à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, mort le 22 octobre 2024.
Biens personnels confisqués
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé les gulénistes d’avoir orchestré une tentative de coup d’Etat, manquée, en 2016. Quelques heures seulement après avoir traversé la frontière, la jeune femme est transportée dans un poste de gardes-frontières grecs, où elle exprime son souhait d’obtenir la protection internationale. Le soir même, elle affirme que des policiers grecs lui ont confisqué tous ses biens personnels (téléphone portable, chaussures, argent) et qu’elle a été emmenée avec d’autres personnes près de la rivière Maritsa (Evros, en grec), où des hommes masqués les ont forcés à embarquer sur un canot gonflable pour rejoindre la rive turque.
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