Au début du mois de septembre 2023, à quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de généraliser en 2026 à l’ensemble des 7 000 collèges la mise en place de deux heures de sport hebdomadaires, en plus des cours d’éducation physique et sportive (EPS). L’heure était à afficher l’ambition de « construire une nation sportive » et à faire valoir, au travers des mesures de ce type, « l’héritage » que l’événement de l’été 2024 était supposé devoir laisser. Un peu plus d’un an plus tard, cette « généralisation » est présentée comme « pas soutenable ».
C’est ce qu’ont écrit le ministère de l’éducation nationale et le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative dans une circulaire publiée le 7 novembre et adressée aux recteurs et rectrices de région académique, ainsi qu’aux directeurs et directrices académiques des services de l’éducation nationale.
L’objectif initial, avec ces deux heures de sport supplémentaires par semaine pour les élèves qui le souhaitent, était de permettre aux élèves « décrocheurs » du sport de (re) découvrir une activité physique.
Le dispositif avait été mis en place à la rentrée scolaire 2023 dans 700 collèges, après qu’une petite centaine d’établissements l’avaient expérimentée en 2022. Il va désormais être « recentré sur les seuls collèges classés en REP/REP + [réseaux d’éducation prioritaire], territoires où le taux de licence [sportive] est le plus faible ».
Un dispositif « perçu comme complexe à mettre en œuvre »
Même si les ministères de l’éducation nationale et des sports assurent que « le bilan des deux premières années d’expérimentation (…) a démontré la pertinence de la mesure », son déploiement est resté limité.
« Seuls 7 500 collégiens en ont bénéficié durant l’année scolaire 2023-2024 », relève le député (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) du Calvados, Joël Bruneau, dans son rapport pour avis sur les crédits de la mission sport, rédigé dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2025.
« Le dispositif est perçu encore comme complexe à mettre en œuvre », conviennent les ministères de l’éducation nationale et du sport. D’où, pour une part, la décision de non-généralisation, et de recentrage.
Dès l’automne 2023, il était apparu que, dans les collèges concernés, invités à nouer des partenariats avec des clubs sportifs, il était difficile d’attirer des élèves éloignés de la pratique sportive : la très grande majorité des volontaires inscrits à ces deux heures avaient déjà une activité sportive hors de l’école.
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