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La France a recommandé dimanche 15 septembre à ses ressortissants de reporter tout voyage vers le Venezuela « sauf raison impérative » en raison d’un « regain de tensions » à la suite de l’élection présidentielle. Ces recommandations interviennent après l’arrestation par les autorités vénézuéliennes de trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque, accusés d’être liés à un complot présumé visant à « déstabiliser » le pays.

« Pour les personnes déjà sur place, il est très fortement recommandé de se tenir éloigné de toute manifestation ou rassemblement à caractère politique et de se tenir informé de la situation politique et sécuritaire », ajoute le Centre de crise et de soutien du ministère des affaires étrangères dans un avis aux voyageurs publié dimanche. « De même, il est recommandé de s’abstenir de toute expression sur la situation politique vénézuélienne dans l’espace public », ajoute le texte.

De son côté, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a qualifié le gouvernement du président vénézuélien, Nicolas Maduro, de « dictatorial » lors d’une interview diffusée dimanche en Espagne. « Au Venezuela, plus de 2 000 personnes ont été détenues arbitrairement après les élections. Le chef de l’opposition a dû s’enfuir. Les partis politiques sont soumis à mille restrictions dans leurs activités », a fait valoir M. Borrell.

Vingt-sept morts dans des manifestations

« Comment appelez-vous tout cela ? Bien sûr, il s’agit d’un régime dictatorial », a déclaré le plus haut diplomate de l’UE à la chaîne de télévision privée espagnole Telecinco, ajoutant que « le Venezuela a convoqué des élections, mais il n’était pas une démocratie avant et il l’est beaucoup moins après ».

Ces déclarations interviennent alors que les autorités vénézuéliennes ont arrêté trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque, accusés d’être liés à un complot présumé visant à « déstabiliser » le pays, en faisant état de la saisie de quelque 400 fusils en provenance des Etats-Unis. Washington et Madrid ont démenti toute implication dans une opération de ce type.

Les propos de M. Borrell ont provoqué une vive réaction du ministre des affaires étrangères du Venezuela, Yvan Gil, qui a qualifié le diplomate européen, sur Telegram, de « porte-parole du mal » qui se trouverait dans le « dépotoir de l’histoire ». M. Gil a également accusé M. Borrell d’avoir « transformé l’Union européenne en une institution décrépite, colonialiste et guerrière ».

Lire aussi | Le Venezuela accuse les Etats-Unis de complot contre le président Maduro, Washington rejette des allégations « catégoriquement fausses »

Jeudi, le Venezuela a rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultations et a convoqué l’envoyé de l’Espagne à Caracas pour des pourparlers après que la ministre de la défense espagnole, Margarita Robles, a qualifié l’administration de Maduro de « dictature » et a salué « les Vénézuéliens qui ont dû quitter leur pays » à cause de son régime. L’Espagne, comme l’ensemble des Etats membres de l’UE, réclame la publication complète des procès-verbaux émis par les bureaux de vote à l’issue de la présidentielle du 28 juillet, ce que les autorités vénézuéliennes n’ont pas fait, disant avoir été victimes d’un piratage informatique.

Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur du scrutin, avec 52 % des voix. Mais l’opposition assure, sur la base des procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, qu’Edmundo Gonzalez Urrutia, l’adversaire du dirigeant sortant exilé en Espagne, a obtenu plus de 60 % des suffrages. Les mouvements de protestation spontanés consécutifs à la proclamation du résultat du scrutin ont fait 27 morts et 192 blessés dans le pays, tandis que quelque 2 400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.

Le Monde avec AFP

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