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Histoires Web jeudi, septembre 4
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Qui a peur du grand méchant Fonds monétaire international (FMI) ? Depuis que François Bayrou a demandé la confiance des députés sur la question du redressement des finances publiques, l’hypothèse d’une « mise sous tutelle » de la France par le FMI va de nouveau bon train, version train fantôme. Avec une forme de fascination, les piliers de bar audiovisuels décrivent par le menu ce scénario redouté : une brutale perte de confiance des marchés, une incapacité du Trésor à lever de l’argent, un appel à l’aide adressé au FMI, une humiliation à la grecque. Les idéologues libéraux qui, depuis des années, combattent les dépenses publiques avec de l’ail, des pieux et des hosties consacrées, s’en donnent à cœur joie. Quel bel épouvantail pour faire avancer leurs idées !

Quel est le risque réel d’un tel scénario ? Les économistes sont – pour une fois – presque unanimes : à court et moyen termes, il est nul. Certes, le secteur public a un problème d’endettement évident – aggravé ces dernières années par diverses baisses d’impôts –, mais il n’a aucune difficulté à se financer. Cela pourrait-il subitement changer ? Certains dressent des parallèles avec le précédent du Portugal, qui, après la catastrophe grecque, a dû passer à son tour sous les fourches Caudines du FMI après avoir perdu la confiance des créanciers.

En mars 2010, le gouvernement minoritaire de José Socrates (un socialiste) avait lancé un plan d’austérité visant à calmer les marchés. Ce plan avait débouché à l’automne sur une grève générale : avions cloués au sol, métros à l’arrêt, ports paralysés. Socrates avait maintenu le cap : en mars 2011, refusant toujours toute aide extérieure, il présentait un nouveau plan d’austérité, le quatrième en un an. Rejet par l’ensemble de l’opposition, chute du gouvernement, dissolution. Chargé des affaires courantes en attendant l’élection, Socrates s’était résigné à faire appel à l’Union européenne et au FMI, dont l’intervention était devenue inévitable. Un mémorandum avait été signé en mai pour un plan d’aide de 78 milliards d’euros, assorti d’un programme sévère. Après les élections de juin et la victoire du PSD (centre droit) de Pedro Passos Coelho, c’est ce dernier qui en avait conduit l’exécution.

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