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Histoires Web jeudi, juillet 3
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L’avion s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône). Une trentaine de policiers en civil se sont plantés devant. Prêts à faire embarquer cinq hommes, turcs et afghans, escortés un par un, menottés, la tête enfoncée dans les épaules. Au moment de monter dans l’avion, l’un d’eux s’effondre sur le bitume. Les fonctionnaires ont l’habitude. Machinalement, ils le positionnent sur le flanc et lui passent deux sangles, l’une autour des chevilles, l’autre autour des genoux. Le voilà ficelé et emporté à l’horizontale dans la cabine. Dans une paire d’heures, il débarquera à Zagreb. Son tort ? Avoir demandé l’asile en France, alors que, selon les empreintes qu’il y a laissées, il est entré dans l’Union européenne (UE) par la Croatie. Le règlement européen de Dublin stipule que l’Etat responsable de l’examen d’une demande d’asile est celui d’entrée en Europe.

Quelques heures auparavant, un autre des cinq passagers escortés, de nationalité afghane, a perdu connaissance et s’est effondré sur le parking d’une annexe de la préfecture des Bouches-du-Rhône, à Marseille. Les yeux révulsés, le corps tendu comme un arc. « Allez respire, ça va bien se passer », a tenté un policier (tous les fonctionnaires ont requis l’anonymat). « C’est la peur du départ », a souligné un autre, d’un ton empathique.

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