Quand d’autres taquinent le goujon ou ramassent des champignons, Antoine Lenoir collecte des données cartographiques. Chaque week-end, dès l’arrivée des beaux jours, ce développeur informatique de 28 ans enfourche son vélo pour sillonner les rues de Tours et des communes avoisinantes, en quête de data. Fixée à une perche à selfie qui dépasse de son sac à dos d’une hauteur de 40 centimètres, une caméra de poche connectée à un GPS prend une photo à 360 degrés toutes les trois secondes sur son passage. Le petit clic de l’obturateur scande la douce avancée de ce contributeur assidu d’OpenStreetMap (OSM), vague concurrent de Google Maps conçu de manière collaborative, en partie à la force du jarret. « Se rendre utile à travers un service libre et gratuit » est sa principale motivation, explique Antoine Lenoir.
Lancée en 2004 par l’ingénieur britannique Steve Coast, OSM vise à constituer des données cartographiques sur le modèle de Wikipédia. Chaque utilisateur peut ainsi actualiser et améliorer la plateforme en étoffant les cartes existantes (dupliquées du cadastre pour ce qui est de la France) de « points d’intérêt » aussi divers que les numéros de rue, la nature des revêtements, les places de parking ou les points d’eau potable. Les utilisations sont multiples, et les utilisateurs le sont tout autant, de Facebook à Apple, de Snapchat à Uber, de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) au service infographie du… Monde. La conférence annuelle des contributeurs et développeurs français se tenait du 13 au 15 juin aux Deux-Lions, l’un des campus de l’université de Tours qu’Antoine Lenoir connaît bien pour le prospecter de temps en temps à bicyclette.
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