Des colonnes de textiles s’amoncellent dans un vaste hangar à Saint-André-le-Gaz (Isère). Dans le bâtiment exploité par l’entreprise d’insertion Emmaüs Evira, des piles de vêtements empaquetés s’élèvent jusqu’au plafond, à une dizaine de mètres de haut, tandis que les chariots élévateurs s’affairent à ranger les tissus qui affluent.
« L’état de nos stocks a atteint des proportions que l’on n’avait pas connues depuis longtemps », précise Yannick Forestier, responsable du groupe Evira, en déambulant dans l’entrepôt de 1 290 mètres carrés. « A part pousser les murs, je n’ai pas de solution », souffle-t-il, interrompu par l’arrivée d’un nouveau camion chargé de textiles.
Créé en 2003 par l’union de 12 groupes Emmaüs dans le but de trier leurs surplus de textiles en Rhône-Alpes, Emmaüs Evira s’attache à trier, valoriser, puis mettre en vente ces matières, à l’export, ou dans une boutique située à Lyon.
Depuis l’été 2024, cette entreprise, comme l’ensemble de la filière, croule sous les dons de vêtements qu’elle n’arrive plus à écouler. A tel point qu’à travers le pays, de nombreuses bornes de dépôt de vêtements ont été retirées ou condamnées, comme celles de la Croix-Rouge, dans le Val-de-Marne, en Corrèze ou en Vendée, ou encore celles de l’association ABI29 en Bretagne, qui a déposé le bilan en septembre 2024. Impossible de continuer à collecter faute de débouchés. Le marché de la friperie tourne au ralenti.
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