« Réduire » ou « équilibrer » la consommation de viande : certains choix de terme sont lourds de conséquences. Avec plus de deux ans de retard sur le calendrier prévu par la loi Climat et résilience de 2021, la Stratégie nationale pour alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) était prête à être publiée vendredi 5 septembre. Deux jours plus tôt, une réunion interministérielle (RIM), à laquelle participaient les ministères de l’agriculture, de la santé, de la transition écologique et Matignon, avait permis mercredi 3 septembre de trancher les derniers points en suspens, notamment sur les sujets sensibles de la consommation de viande et de la régulation du marketing pour les aliments les moins sains. Finalement, cette feuille de route, qui figure parmi les grands documents stratégiques de planification, reste pour l’heure dans les tiroirs.
La raison du blocage ? Un désaccord entre ministères et le cabinet du premier ministre, qui a modifié une partie du texte après les arbitrages rendus en RIM. Selon les informations du Monde, la réunion interministérielle avait abouti mercredi à une version évoquant une « évolution des régimes alimentaires caractérisée notamment par une réduction de la consommation de viande, une consommation plus importante de fruits et légumes, de légumineuses et de céréales complètes ». Mais vendredi, le « bleu » (le compte rendu de la réunion interministérielle) transmis par le cabinet de François Bayrou aux ministères fait disparaître la mention de la « réduction de la consommation de viande » au profit d’une formulation beaucoup moins engageante : « Cette évolution des régimes alimentaires est caractérisée notamment par une consommation de viande équilibrée, une consommation plus importante de fruits et légumes, de légumineuses et de céréales complètes. »
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