Carnet de bureau. Conseil d’administration, comité exécutif (comex), comité de direction (codir), présidence du conseil et direction générale sont les cinq marches de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises, amorcée avec l’adoption de la loi Copé-Zimmermann, en 2011, puis accélérée dix ans plus tard par la loi Rixain.
Le baromètre IFA-Ethics & Boards, qui établit chaque année le bilan de la mixité des instances dirigeantes au sein des grandes entreprises, a révélé, le 27 février, une évolution de de la féminisation qui avance, certes, mais à pas comptés. « Le plafond de verre reste une réalité pour l’accès aux fonctions exécutives les plus élevées », commente l’Institut français des administrateurs (IFA).
Les objectifs de la loi Copé-Zimmermann de 2011, qui fixe à 40 % la part des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des grandes entreprises, sont atteints et même dépassés. Les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 sont à 47,7 % féminins et ceux du SBF 120 à 46,6 %. Mais l’escalade des marches suivantes est plus laborieuse pour les femmes.
Tandis que la loi Rixain de 2021, visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle dans les entreprises d’au moins 1 000 salariés, exige 30 % de femmes dans les comex et autant dans les codir, à compter du 1er mars 2026, à un an de cette première échéance, leur part est de 28,2 % pour les entreprises du CAC 40.
Résistance du plafond de verre
C’est mieux que l’Allemagne, la Suisse ou l’Italie, et même que les Etats-Unis, moins bien que le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède, tous les trois au-delà de 30 %, mais surtout, la progression de la place des femmes dans ces instances « s’effectue à un rythme bien plus lent que celui observé pour la féminisation des conseils d’administration », note l’IFA. La mixité devrait avancer trois fois plus vite pour parvenir aux 40 % prévus à l’échéance du 1er mars 2029.
Au-delà des chiffres, la résistance du plafond de verre est mise en lumière par ce que font ou plutôt par ce que ne font pas les femmes. Ainsi, la présidence du conseil et la direction générale restent des pouvoirs très masculins. « Dans le CAC 40, seules deux présidentes de conseil [contre trente-huit présidents] sont présentes en 2025, soit aucun progrès en comparaison avec deux présidentes dénombrées en 2014 », indique le baromètre IFA-Ethics & Boards. Et rien ne change non plus au sein du SBF 120 avec treize présidentes du conseil contre cent sept présidents.
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