La députée Annie Genevard, secrétaire générale de LR, nommée à l’agriculture

La députée Annie Genevard, co-dirigeante par intérim du parti Les Républicains (LR), a été nommée officiellement ministre de l’Agriculture de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, samedi 21 septembre, dans le gouvernement de Michel Barnier. Elle succède non pas à un, mais à deux prédécesseurs à ce poste.

En effet, après les manifestations de colère des agriculteurs, en début d’année, décision avait été prise de dédoubler la charge. Agnès Pannier-Runacher était ainsi devenue, début février, ministre déléguée aux côtés de Marc Fesneau, titulaire du poste ministériel depuis mai 2022. Alors que M^me Pannier-Runacher rebondit dans le gouvernement de Michel Barnier au poste de ministre de la transition écologique et de l’énergie, M^me Genevard prend possession de plein droit du ministère de la rue de Varenne.

Cette ex-professeure de lettres classiques, à la longue carrière politique d’abord comme maire de Morteau puis comme députée LR du Doubs, décroche ainsi son premier maroquin à 68 ans. Elle qui avait fait part de son intérêt pour l’Education, se sait très attendue par les agriculteurs. De nombreux dossiers ultrasensibles se sont, en effet, empilés sur les bureaux des ministres démissionnaires pendant l’été.

La crise sanitaire qui touche de plein fouet les élevages ovins mais aussi les élevages bovins, se place en tête de liste. Deux vagues de fièvre catarrhale ovine ont déferlé du nord au sud de la France, alors même que la maladie hémorragique épizootique ressurgissait. En parallèle, les pluies continuelles qui se sont déversées sur presque tout le territoire, sauf sur la partie Sud, ont perturbé les cultures céréalières et la viticulture. Les agriculteurs déplorent une petite moisson de blé et les viticulteurs une vendange réduite.

D’autres menaces pèsent sur la filière cognac qui craint une hausse des taxes chinoises, mesure de représailles envisagée par Pékin pour répliquer aux droits de douane que souhaite instaurer Bruxelles sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine. Dans ce contexte, certains s’interrogent sur les risques d’une nouvelle expression de colère des agriculteurs après les moissons et les semis.

Souveraineté agricole

Surtout, M^me Genevard devra reprendre le fil du projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Un texte adopté par l’Assemblée en mai, et auquel elle avait d’ailleurs apporté sa voix, comme tous les députés Les Républicains présents, puis suspendu suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. En préparation de ce texte, elle avait fait partie d’un groupe d’une dizaine de députés LR qui s’étaient lancés dans un tour de France agricole au contact du terrain pour mieux appréhender les attentes. Une initiative qui avait donné lieu à la publication d’un livre blanc sur l’avenir de l’agriculture.

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