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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Cet avertissement, censé accompagner la commercialisation des placements boursiers, devrait s’afficher dans toutes les salles de conseil des entreprises.

La démission, dimanche 1er décembre, de Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, sous la pression de son conseil d’administration, vient rappeler que les succès d’un patron ne constituent pas un gage de bonne fortune dans la durée. A certains égards, il convient parfois de s’en méfier car les baisses de coûts d’hier peuvent causer les retards d’innovation de demain, signe d’une gestion très court-termiste.

« Un dirigeant qui réussit trop bien est un dirigeant en danger parce qu’il cesse de s’adapter, professe même le psychiatre Eric Albert, fondateur du cabinet de coaching Uside, surtout s’il réussit trop vite, trop jeune, cela le conforte dans l’idée que ce qu’il a accompli doit être reproduit. » Un message à méditer pour tous les leaders quels qu’ils soient, y compris politiques…

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Greffe qui prend mal, faux pas, usure du pouvoir, les patrons ne sont ni infaillibles ni intouchables. Et leur sortie peut être brutale. « Le moment est venu pour un changement », s’était borné à expliquer Paul Bulcke, le président du suisse Nestlé, en commentant l’éviction surprise, le 22 août, du directeur général Ulf Mark Schneider, à la tête du numéro un mondial de l’agroalimentaire depuis 2017.

Pression accrue des « boards »

La rentrée 2024 a entraîné son lot de chutes marquantes. Le 12 septembre, c’est Gilles Grapinet, le directeur général du géant des paiements Worldline depuis 2013, qui était débarqué, après douze mois à essayer de redresser la barre. Deux mois plus tard, début novembre, le conseil d’administration de Schneider Electric annonçait se séparer, pour cause de « divergences », de Peter Herweck, intronisé en mai 2023 à la direction générale du fleuron français. Lundi 2 décembre, c’est l’emblématique patron de l’américain Intel, Pat Gelsinger, qui a annoncé sa retraite « immédiate » du roi des microprocesseurs en grande difficulté.

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Cette valse illustre la pression accrue des boards sur les dirigeants, surtout quand les fonctions de président et de directeur général sont dissociées. Même si ce rôle essentiel de contre-pouvoir n’est pas toujours pleinement exercé. On se rappelle comment le conseil de Renault a attendu que le tout-puissant Carlos Ghosn soit incarcéré au Japon pour lui retirer le volant en 2019. Et que dire de Kering ? Avec un cours en Bourse qui a effacé plus des deux-tiers de sa valeur en trois ans, quand son grand rival LVMH cédait dans le même temps 12 % seulement, le PDG n’aurait pas tenu longtemps s’il ne s’était pas appelé François-Henri Pinault. Un actionnaire de contrôle familial représente le luxe ultime pour un patron, s’il est membre du clan, mais là, c’est le poulet du dimanche qui trinque.

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