Depuis quelques mois, Léa, 22 ans, est officiellement infirmière aux urgences, comme elle le souhaitait. Elle a suivi un chemin classique : le bac, un déménagement à Lyon pour trois ans d’études, jalonnées de stages, jusqu’au premier emploi après son diplôme. Pourtant, rien n’a été simple. Dès sa première année d’études, on diagnostique à Léa (le prénom a été modifié) un trouble de la personnalité borderline, caractérisé par une très forte instabilité émotionnelle, mais aussi par une phobie de l’abandon et une tendance à l’autodestruction.
Après environ dix ans de suivi psychologique à l’adolescence et des symptômes accentués par son arrivée seule à Lyon, l’étudiante vit d’abord ce diagnostic psychiatrique comme un soulagement. « C’est rassurant de mettre un mot sur son vécu, explique-t-elle. Mais c’est à double tranchant, parce que les gens te catégorisent, et ils t’en parlent tout le temps : ma famille, mes amis… et puis mes études. » En même temps qu’elle gère plusieurs hospitalisations en psychiatrie, elle raconte devoir batailler avec l’administration de son école, qui lui demande de justifier ses absences et remet en question sa capacité à exercer le métier d’infirmière.
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