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Histoires Web samedi, avril 19
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Enchaîner la danse aux sons des pales d’hélico en plein décollage, quelle idée de folie ! Cette incongruité est née dans l’esprit intrépide du chorégraphe Angelin Preljocaj. En 2001, il découvre, au hasard de ses virées chez les disquaires, la partition du quatuor à cordes et quatre hélicoptères écrit en 1995 par le compositeur expérimental Karlheinz Stockhausen (1928-2007). Ni une ni deux, il l’achète, l’écoute et en tombe de sa chaise. A priori impossible à chorégraphier, se dit-il d’abord. Raison de plus pour le faire, décide l’artiste, qui ne cesse, depuis le milieu des années 1980, de dresser des embuscades à sa danse et à son savoir-faire.

Vingt-quatre ans après sa création, la reprise d’Helikopter signe de façon magistrale la témérité artistique du directeur du Ballet Preljocaj, basé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il a suscité une vague de chaleur et d’émotion jeudi 10 avril, au Théâtre de la Ville, à Paris. Pas besoin d’attendre plus de quelques minutes pour vérifier que cette pièce pour six danseurs est toujours plus qu’époustouflante, superbement offensive et sans concession. Elle est ici accompagnée d’un nouvel opus pour 12 interprètes, qui lui offre un contrepoint adouci et atmosphérique, intitulé Licht. Comme si la peau tendue du mouvement d’Helikopter se relâchait en ralentissant, cet opus se dilate sur une composition du DJ et producteur Laurent Garnier, dont Preljocaj aime dire qu’il est « l’un des petits-fils putatifs de Stockhausen, grand-père de l’électro ».

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