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Bonjour, quel était concètement votre travail à Gaza ? Comment avez-vous pu entrer (et sortir) de l’enclave alors qu’Israël bloque l’aide humanitaire ?
Merci beaucoup
Bonjour Juliane et Léon,
Mon rôle à Gaza, en tant que coordinatrice, est d’analyser les besoins médicaux, de gérer les équipes de réponse aux urgences qui travaillent pour Médecins sans frontières dans nos hôpitaux et centres de santé, de faire de la veille et de l’analyse du contexte pour assurer la sécurité de nos équipes et patients.
Même pendant le blocus, quelques travailleurs humanitaires étrangers sont autorisés à entrer dans la bande de Gaza grâce à un mécanisme de coordination avec l’armée israélienne, mais bien trop peu par rapport aux besoins, qui ont explosé à Gaza. Par exemple, les équipes médicales d’urgence (composées de chirurgiens spécialisés) sous la coordination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), se voient refuser 60 % des demandes d’entrées depuis le mois d’avril 2025. En tout, seule une centaine de travailleurs humanitaires internationaux sont présents dans l’enclave.
Les deux fois où je me suis rendue à Gaza, je suis partie d’Amman, en Jordanie. A la frontière israélienne, après un contrôle, nous sommes escortés à la frontière israélienne par l’armée, en bus, jusqu’à la frontière de Gaza à Kerem Shalom. On se déplace ensuite en véhicule blindé des Nations unies pour rejoindre notre base. Pour sortir, c’est presque le même processus dans l’autre sens, à l’exception d’un contrôle à la sortie de Gaza. A l’aller comme au retour, le processus pour entrer à Gaza prend toute une journée et on peut se voir refuser l’entrée dans la bande de Gaza sans explication.
Médecins sans frontières compte aujourd’hui plus de 1 000 employés palestiniens à Gaza et une trentaine d’internationaux.
Léon