L’agence immobilière a été prévenue par un habitant de l’immeuble, lors de la rentrée universitaire de septembre 2024. Un étudiant vivait dans un box du parking de la résidence, qu’il avait loué, faute d’avoir pu trouver un logement à Bordeaux. « Le propriétaire pensait louer à quelqu’un qui avait une voiture à stationner, raconte Thierry Smadja, directeur général délégué d’Evoriel, à la tête des réseaux d’agences Lamy et Oralia. Nous étions l’intermédiaire pour cette location. En en discutant dans le groupe, plusieurs agents immobiliers se sont mis à avoir des doutes parce qu’ils avaient loué des boxes à des jeunes, en plein coup de feu de la rentrée. » Depuis, consigne a été donnée aux agences de s’assurer que les étudiants ont bien une voiture et une carte grise avant de leur louer un box.
La crise du logement conduit à des situations extrêmes et touche de plein fouet des publics qui, malgré des difficultés, parvenaient jusqu’alors à se loger. Au point qu’une large majorité de Français (58 %) dénonce désormais des difficultés d’accès au logement (achat, location, logements sociaux) : le sujet est cité en tête devant l’accès aux soins, à l’emploi, à la justice ou aux transports publics, selon un sondage réalisé en septembre 2024 par Ipsos pour le Conseil économique social et environnemental. Cette aggravation de la pénurie a commencé par la hausse brutale des taux d’intérêt, en 2022. La désolvabilisation des acheteurs a enrayé la machine de l’accession à la propriété et a bloqué la construction et le marché du neuf. Les ménages qui souhaitaient acheter leur premier logement sont restés locataires de leur appartement et ne l’ont donc pas libéré.
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