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La réalité des chiffres est implacable. La crise du recrutement des enseignants ne cesse de s’aggraver : preuve en est des résultats de l’admissibilité au concours du Capes 2025 avec des enseignants qui devraient manquer en lettres modernes, en mathématiques, en physique-chimie ou encore en éducation musicale. Dans le même temps, 11 postes étaient déjà perdus dès l’admissibilité (sept en lettres classiques, trois en breton et un en catalan) [le nombre de candidats ayant obtenu des résultats suffisants à l’écrit pour passer les oraux étant inférieur au nombre de postes ouverts].

Confirmé par le rapport de la Cour des comptes sur l’école primaire publié le 20 mai, ce terrible constat ne doit rien au hasard. Comme toutes les enquêtes auprès des enseignants le montrent, il est, pour une grande part, la triste mais réelle conséquence de la politique néolibérale engagée depuis 2017.

Cette politique se caractérise par une détérioration des conditions de travail des personnels et enseignants, une gestion des relations sociales autoritaire et injonctive, un déclassement salarial, et une dégradation de la formation initiale et continue des enseignants que la réforme annoncée par la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, ne réglera en rien. Et pour finir, une politique qui génère un recours massif aux personnels contractuels sans formation et sous-payés pour tenter de freiner la désaffection pour le métier.

Délaissés, dévalorisés, déconsidérés

Chacun le sait : les enseignants français sont ceux qui font le plus d’heures (900 heures par an en élémentaire en 2020-2021 contre 740 heures en moyenne dans l’Union européenne (UE) devant des classes aux effectifs parmi les plus chargés de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – moyenne de 22 élèves en France en élémentaire contre 19 dans les pays de l’UE membres de l’OCDE – et pour un salaire inférieur de près de 20 % à celui des enseignants du premier degré de l’OCDE, salaire dont l’augmentation principale repose avant tout sur le fameux « pacte » fortement rejeté par les enseignants et dont l’essentiel est conditionné à de nouvelles missions, rejoignant en cela le fameux « travailler plus pour gagner plus » sarkozyste.

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