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La Cour suprême du Bangladesh a autorisé, dimanche 1er juin, le principal parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami, à participer aux élections, plus de dix ans après son interdiction sous le régime de l’ex-première ministre Sheikh Hasina, a annoncé son avocat, Shishir Monir.

Ce dernier a estimé que cette décision allait permettre la mise en place d’un « système démocratique, inclusif et multipartite » dans ce pays majoritairement musulman de 170 millions d’habitants. « Nous espérons que les Bangladais, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse, voteront pour le Jamaat et que le Parlement sera le théâtre de débats constructifs », a également déclaré M. Hasina à la presse.

Le Jamaat-e-Islami avait été empêché de participer aux élections en 2013 par les juges de la Haute cour qui avaient estimé que sa charte était contraire à la Constitution laïque du pays. Après la chute du régime de l’ancienne première ministre Sheikh Hasina à l’été 2024, le parti avait fait appel pour demander la révision de son interdiction par la Haute Cour.

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Le Jamaat-e-Islami avait soutenu le Pakistan pendant la guerre

Cette décision de justice survient quelques jours après que l’un des principaux dirigeants du Jamaat-e-Islami a vu sa condamnation à mort annulée par la Cour suprême. Détenu depuis 2012, A.T.M. Azharul Islam avait été condamné à mort sous le régime de Mme Hasina, chassée en août 2024 du pouvoir par une révolte étudiante qui a mis fin à son règne sans partage de 15 ans. Il avait été condamné en 2014 pour des accusations notamment de viol et de meurtre durant la guerre d’indépendance du Bangladesh contre le Pakistan en 1971.

Le Jamaat-e-Islami a soutenu Islamabad pendant la guerre d’indépendance, un rôle qui suscite toujours la colère de nombreux Bangladais. Sheikh Mujibur Rahman, le père de Mme Hasina, premier président du Bangladesh indépendant en 1971, était le chef de la Ligue Awami qui a mené le combat fratricide contre le Pakistan. Les mouvements islamistes ont été la cible favorite de la répression de la « Bégum de fer », surnom de Mme Hasina, qui les a interdits et fait condamner à mort plusieurs de leurs dirigeants.

Dimanche, le parquet d’un tribunal spécial de Dacca a accusé dimanche l’ancienne première ministre d’avoir orchestré une « attaque systématique » lors de la répression du mouvement de protestation de l’été 2024, à l’ouverture de son procès en son absence. Elle a précipitamment quitté le pays en août 2024 au terme de plusieurs semaines de violentes émeutes pour trouver l’asile en Inde voisine. Selon l’Organisation des Nations unies, la répression de ces manifestations a fait au moins 1 400 morts. La justice bangladaise a sollicité son extradition auprès des autorités indiennes, jusque-là sans réponse.

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Le Monde avec AFP

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