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Histoires Web vendredi, juin 13
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« La Correspondante » (Die Brieffreundin), d’Adelheid Duvanel, traduit de l’allemand (Suisse) par Catherine Fagnot, Corti, 136 p., 17 €.

Sur les quelques photographies qui existent, elle a l’œil noir, brillant d’un éclat mi-interrogateur mi-effrayé. Une masse de cheveux sombres encadre son visage qui sourit à peine. Cette figure songeuse, encore trop peu connue, est celle d’Adelheid Duvanel, peintre et écrivaine suisse de langue allemande. Sous sa plume surgirent de magnifiques « proses miniatures », étincelantes et profondes comme un ciel de nuit très pur. Un nouveau recueil, La Correspondante, vient confirmer la singularité de cette voix dans le monde des lettres germanophones.

Née à Pratteln, près de Bâle, en 1936, Adelheid Feigenwinter se mit toute jeune à dessiner et à écrire des textes brefs. Enfant perturbée et mutique, elle fut diagnostiquée schizophrène à l’âge de 17 ans et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, où elle subit des traitements par électrochocs. De son mariage, en 1962, avec le peintre Joseph Duvanel, naquit une fille qui, dès l’adolescence, souffrit d’addiction à l’héroïne et mourut du sida en 2005. C’est au cœur d’une nuit froide de juillet 1996, dans une forêt, qu’Adelheid Duvanel perdit la vie ; on retrouva dans ses poches une boîte de somnifères.

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