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Tant la Corée du Sud que le Japon, les deux grands alliés des Etats-Unis en Asie du Nord-Est, s’inquiètent de l’imprévisibilité de Donald Trump. Celui-ci a certes d’autres priorités, en raison des deux guerres en cours en Europe et au Moyen-Orient. Mais l’anxiété n’en est pas moins sensible à Séoul qu’à Tokyo sur le sort qu’il réservera à l’accord de coopération trilatérale, sécuritaire et économique de 2023, entre la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon, destiné à faire face aux menaces chinoises et nord-coréennes.

La Corée du Sud est doublement inquiète : en raison d’une éventuelle tentative de Donald Trump de renouer un dialogue avec la Corée du Nord et de ses exigences d’augmenter la contribution coréenne au stationnement de troupes américaines sur son territoire.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, le nom officiel de la Corée du Nord) n’est pratiquement pas apparue dans les discours de campagne de Donald Trump. Depuis l’échec de leur sommet bilatéral, à Hanoï, en février 2019, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, se méfie du personnage qu’il accuse d’avoir usé de « méthodes de gangster », lors des entretiens. Surtout, la RPDC n’est plus dans la situation de faiblesse dans laquelle elle se trouvait. Elle est aujourd’hui une puissance disposant de capacités balistiques et nucléaires.

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Le déploiement de troupes nord-coréennes sur le front ukrainien, fruit de l’accord stratégique global, signé en juin à Pyongyang par Vladimir Poutine et Kim Jong-un, qui prévoit assistance mutuelle et coopération militaire entre les deux pays, modifie le positionnement géostratégique de la RPDC. En plus de quelque 10 000 soldats, Pyongyang fournit des armements à la Russie.

Compensation financière de la présence américaine

La RPDC mettra sans doute de nouvelles conditions à une éventuelle reprise du dialogue avec Donald Trump, dont la levée des sanctions, décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Mesures désormais affaiblies par l’absence de soutien de la Chine et de la Russie.

Craignant d’être l’objet de nouvelles demandes d’augmentation de sa contribution financière à la présence de 28 500 soldats sur son territoire, Séoul a pris les devants en passant, en octobre, un accord avec Washington, pour rehausser de 8,3 % sa participation, entre 2026 et 2030 (1,3 milliard de dollars, soit 1,2 milliard d’euros par an), espérant éviter les foudres de Donald Trump, qui avait menacé d’un retrait des forces américaines, si Séoul n’augmentait pas cette contribution.

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